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Des visiteurs rares à Saint-Constant

le jeudi 05 août 2021
Modifié à 16 h 19 min le 05 août 2021
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Le moqueur polyglotte aime être haut perché. (Photo Gracieuseté - Lucien Lemay)

Les joueurs du Lightning de Tampa Bay ont-ils transporté dans leurs bagages deux oiseaux rares, figures emblématiques de la Floride, lorsqu’ils ont voyagé à Montréal pour disputer la finale de la Coupe Stanley? L’observation d’un photographe à Saint-Constant le laisse croire!

 

 

Un couple de moqueurs polyglottes, l’oiseau officiel de cet état américain, a déployé ses ailes et son chant aigu près d’un terrain vague à Saint-Constant, rapporte Lucien Lemay, du Club des ornithologues de Châteauguay.

Le responsable des communications de l’organisme et résident de Saint-Constant circulait avec sa conjointe dans le secteur de la rue Maisonneuve lorsqu’il a fait cette rencontre, le 26 juin. Le spectacle offert par ces deux «virtuoses de l’imitation» a capté leur attention.

«Ils effectuaient de nombreux transports de nourriture et rentraient toujours au même endroit, soit dans une petite épinette bien fournie, pour en ressortir toujours sans nourriture», relate-t-il au Reflet. Selon, c’était le signe qu’une nidification avait cours.

Une semaine plus tard, un petit volait effectivement à cet endroit, signe de la réussite du processus, informe M. Lemay.

À sa connaissance, aucun autre nid de cette espèce qualifiée comme étant rare par le site Web spécialisé Québec Oiseaux n’a été recensé dans la MRC de Roussillon. La petite famille ailée est vite devenue une attraction.

«Entre le 26 juin et le 7 juillet, plusieurs ornithologues et photographes étaient à leur première observation à vie de cette espèce au Québec», fait-il savoir.

Sur Québec Oiseaux, certains observateurs ont aussi répertorié sa présence en juillet au parc de la Cité à Saint-Hubert, à Laval et à Terrebonne, notamment.

Nourriture en grande quantité

D’après M. Lemay, le moqueur polyglotte, dont la taille est comparable à celle d’un merle d’Amérique, a déniché dans le terrain à Saint-Constant l’environnement idéal pour y passer l’été.

«Il affectionne les espaces ouverts et les régions urbaines où se trouvent des arbustes ou des haies. C’est exactement ce qu’ils ont retrouvé sur la rue Maisonneuve avec, en prime, un vaste champ en friche où les insectes se trouvent en grande quantité ainsi que les petits fruits», explique-t-il.   

Si l’oiseau au plumage gris augmente la fréquence de ses visites au Québec, les curieux devraient pouvoir l’observer jusqu’en novembre, puis à compter d’avril l’année prochaine, fait savoir M. Lemay. À l’instar des snowbirds, il quitte pour le Sud durant l’hiver.

Le moqueur polyglotte en trois points

-Certains spécimens incorporent à leur chant jusqu’à 100 phrasés musicaux empruntés à d’autres espèces, révèle Lucien Lemay. Sur son territoire, le moqueur polyglotte chante fréquemment. Il lui arrive même de chanter la nuit.

-Lorsqu’il est à la recherche de nourriture au niveau du sol, il ouvre rapidement ses ailes, laissant bien voir deux taches alaires blanches, ce qui aurait pour effet de faire peur aux insectes et pousserait ces derniers à sortir de leur abri.

-Il est très territorial et défend ardemment son territoire et son site de nidification. Les autres espèces d’oiseaux et animaux qui osent s'y aventurer l’apprennent à leurs dépens en se faisant survoler par les moqueurs polyglottes qui émettent des cris stridents.

Source : Lucien Lemay, Club des ornithologues de Châteauguay