La Ville de Sainte-Catherine procède à l’évacuation d’urgence du 85, Jogues à Sainte-Catherine. Le risque d’effondrement d’un mur dans la cour arrière menace la sécurité des quelque 30 locataires de l’édifice administrée par l’organisme Habitations Rive Sainte-Catherine, a appris Le Reflet.

Dans l’avis émis par la Ville, dont le Journal a obtenu copie, le directeur du Service de l’aménagement du territoire et du développement économique Robert Denis précise que la cause de l’évacuation est la «dangerosité du bâtiment». «Pour la sécurité et celle de vos proches, vous devez évacuer votre domicile immédiatement», précise l’avis.

Les résidents doivent prendre leurs effets personnels et se rendre au point de rendez-vous désigné. Ils ne sont pas autorisés à retourner dans l’immeuble tant que la municipalité n’aura levé l’avis d’évacuation.

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Une fissure visible sur la structure du bâtiment. (Photo : gracieuseté)

«Je comprends que les gens soient surpris, a indiqué une représentante du conseil d’administration contactée plus tôt aujourd’hui. Après vient l’inquiétude puis la colère.»

Cette personne a confirmé que la situation évoluait à vitesse «grand V». Le groupe d’intervention mené par la Ville et la Croix-Rouge a demandé aux locataires de se préparer un «baluchon pour une semaine», a laissé entendre l’interlocuteur au Reflet.

Rapport accablant

Selon des informations reçues, la Ville de Sainte-Catherine est allée inspecter l’immeuble situé au 85, rue Jogues à la suite d’une plainte. L’inspecteur en bâtiment de la Ville aurait constaté une infraction au code du bâtiment.

Amélie Hudon, directrice des communications à la Ville de Sainte-Catherine, confirme qu’en septembre, à la demande de la Régie d’incendie, la Ville de Sainte-Catherine a mené une inspection sommaire du bâtiment.

La structure serait dangereuse en raison de fissures apparentes dans les murs et plafonds. Il y aurait présence de moisissure, le mur extérieur laisse entrevoir un décollement et des problèmes à la fondation ont été observés. «Mon fils habite au deuxième étage. Entre ses murs et au-dessus de la porte de toilette, le mur est en train de carrément craquer. C’est pas drôle», mentionne Caroline Barbeau, ex-présidente du conseil d’administration des Habitations Rive Sainte-Catherine.  Elle affirme que les problèmes de l’immeuble sont connus depuis au moins 10 ans. Elle dit avoir multiplié les démarches pour obtenir de l’argent via différents programmes de financement, mais que l’argent n’a jamais été débloqué.

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Des fissures visibles dans une des salles de bain. (Photo : gracieuseté)

La firme d’ingénierie Côté-Jean et Associés, engagée par les Habitations Rive Sainte-Catherine, est arrivée au même constat que l’inspecteur municipal laisse entendre Mme Barbeau. Avec la même solution; relocaliser les locataires ou engager une firme de sécurité privée pour procéder à une évacuation rapide selon le cas échéant, a ajouté la représentante du conseil d’administration.

La Ville a donc agi promptement par mesure de sécurité. Un avis d’évacuation a été émis et une cellule d’urgence mise en place. Des employés municipaux et des représentants du milieu communautaire se retrouvent dans ce groupe a laissé savoir Mme Hudon.

Une réalité fragile

La Croix-Rouge a confirmé au Reflet être impliquée dans l’évacuation de l’immeuble de la rue Jogues.

 La membre du conseil d’administration craint que l’évacuation perdure. «Ça va durer plusieurs mois, soutient-elle. C’est malheureux. Les coûts sont énormes et les Habitations Rive Sainte-Catherine ne roulent pas sur l’or. On n’aura pas les fonds. Je n’imprime pas de l’argent, sinon on aurait clairé ça il y a longtemps.»

À cet effet, elle décrit la réalité des résidences à prix modiques ou abordables. «Quand un problème majeur survient, on a besoin d’une instance plus haute pour débloquer les fonds, confirme-t-elle. En ce moment, les locataires posent des questions et attendent des réponses.»

Centre Aimé-Guérin

Les Habitations Rive Sainte-Catherine, un organisme à but non lucratif, demeure responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre du plan de relocalisation de ses membres soutient Amélie Hudon.

«Durant l’organisation de ce plan, la Ville offre un lieu d’accueil sécuritaire pour les résidents évacués au centre municipal Aimé-Guérin, a-t-elle poursuivi. La SPCA prendra en charge temporairement les animaux de compagnie des citoyens touchés par l’évacuation.»

Les citoyens qui mentionneront le désir de récupérer plus d’effets personnels devront prendre rendez-vous avec le service d’aménagement du territoire pour accéder à l’immeuble en toute sécurité.

(Avec la collaboration de Valérie Lessard)