Les élues se font plus nombreuses au poste de conseillère municipale au terme des élections du 2 novembre dans les régions de Roussillon, Beauharnois-Salaberry, Vaudreuil-Soulanges et l’agglomération de Longueuil.
Les femmes composent plus de 50 % des élus à Sainte-Catherine, Saint-Mathieu et Saint-Philippe.
Elles représentent de 33 % à 46 % des élues à Saint-Constant, Candiac et La Prairie.
Cependant, tous les postes de maires dans la région sont désormais occupés par des hommes, alors que trois femmes étaient mairesses avant les élections de novembre dernier.
Ces données reflètent le désir de répondants à un sondage sur la perception et la confiance de la population envers les élus municipaux de la Fédération québécoise des municipalités (FQM); sondage rendu public en février. Au total, 36 % des répondants considèrent les femmes pas suffisamment représentées et 70 % aimeraient en voir davantage en politique municipale.
Parité
Danielle Pilette, professeure associée du département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale à l’Université du Québec à Montréal, y note des pourcentages élevés et parle de parité. «Dès qu’on atteint au-dessus de 40 %, on peut dire que l’on est dans la zone de parité. Ce n’est pas nécessaire d’arriver à 50 %», dit-elle. Si la parité est réelle au poste de conseiller, la situation est toute autre à la mairie, constate Mme Pilette. Une femme occupe ce siège dans 7 des 28 plus grandes villes de Roussillon, Beauharnois-Salaberry, Vaudreuil-Soulanges et l’agglomération de Longueuil. Il s’agit de Sainte-Martine, Saint-Anicet, Saint-Clet, Mercier, Brossard, Longueuil et Coteau-du-Lac.

Danielle Pilette attribue l’intérêt marqué des femmes pour la politique municipale à la proximité géographique; les élues n’étant pas obligées «de se transporter dans un Parlement éloigné». Cette proximité a un prix. «Vous n’êtes jamais tranquille, même au supermarché. Des commentaires dans les familles atteignent les enfants des élues», exprime-t-elle.
Deux points distinguent la conseillère en politique municipale. Elle a la facilité de travailler en équipe. En solo, la conseillère ne peut rien faire; les décisions municipales relevant de l’ensemble des élus. «Il faut avoir appris à travailler en équipe, faire des concessions, apprendre à négocier», indique la professeure. Prendre du recul constitue un atout. «Dans une année, il y a beaucoup de sujets qui seront traités. Si on n’a pas réussi à un endroit, on pourra réussir ailleurs», poursuit Danielle Pilette.
La conciliation travail-famille constitue de moins en moins un frein pour la politicienne. D’abord, les femmes œuvrant en politique sont mères d’un «nombre très limité d’enfants». Des outils à la disposition des élus rendent la «conciliation relativement facile». «Il est possible d’être présente aux séances du conseil municipal à distance», affirme Mme Pilette. La professeure ajoute que Montréal était précurseur de cette pratique, avant la pandémie de la COVID-19.


