Les municipalités rurales auront une voix. (Photo : Le Soleil – Denis Germain)

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) réservera un siège à un représentant des municipalités rurales. La mairesse de Mercier Lise Michaud se réjouit de l’ajout de cette voix pour parler de la réalité de ces municipalités et de l’impact des décisions sur ce milieu. Le maire de Saint-Mathieu Jean-Luc Dulude voit d’un bon œil l’arrivée d’un nouveau membre.

L’élu qui occupera ce siège s’exprimera au nom des municipalités de moins de 25 000 habitants membres de l’organisation et dont le territoire se compose à 80 % de terrains agricoles, précise le directeur de bureau de la députée Marie-Belle Gendron Philippe Renaud.

Au total, 19 municipalités en milieu rural font partie de la CMM. Dans les régions de Roussillon et Vaudreuil-Soulanges, Les Cèdres, Saint-Isidore, Saint-Philippe et Notre-Dame-de-l’Île-Perrot s’ajoutent à Mercier et Saint-Mathieu.

Fini la majorité

À la suite du changement de gouvernance au sein de la CMM, l’agglomération de Montréal ne détiendra plus la majorité dans les prises de décision, avise M. Renaud. Le vote prépondérant de sa présidente tombera.

«Montréal n’a plus la majorité. Elle va devoir obligatoirement s’entendre avec un autre secteur [représenté au conseil, soit l’agglomération de Longueuil, Ville de Laval, Couronne Nord, Couronne Sud, municipalités agricoles de moins de 25 000 habitants]. À l’inverse, si les autres secteurs à l’exclusion de Montréal veulent quelque chose que Montréal ne veut pas, on va pouvoir quand même le faire», explique Lise Michaud qui a siégé au conseil d’administration et au comité exécutif de l’organisation.

Pas intéressés à représenter les municipalités rurales

L’élu des municipalités rurales sera désigné par ses pairs, poursuit Mme Michaud. Lorsque Le Soleil demande si le poste l’intéresse, elle s’empresse de répondre «non». « Je veux faire autre chose. Pendant 8 ans, j’ai été la représentante des 40 municipalités à la CMM. J’ai fait le tour du jardin. Je vais laisser la place à quelqu’un d’autre», lance-t-elle. Le 26 novembre, la MRC de Roussillon annonçait l’élection de Mme Michaud à titre de préfète.

Le maire de Saint-Mathieu Jean-Luc Dulude passe également son tour. «Je vais commencer par me familiariser avec les dossiers [municipaux]», précise celui qui a occupé le poste de conseiller au sein de la Municipalité au cours des 12 dernières années et qui vient d’être élu maire.

Selon Jean-Luc Dulude, la représentation des milieux ruraux au conseil aidera à l’avancement des dossiers. La hausse de la taxe d’immatriculation des véhicules à hauteur de 150 $, auprès des usagers de la route des municipalités rurales membres de la CCM, en constitue un. La communauté métropolitaine y voit une façon «de boucler le cadre financier 2025 du transport collectif», laisse-t-elle entendre sur son site Internet. À Saint-Mathieu, exempte d’un service de transport en commun, la situation a attiré «la grogne» chez les résidents. «C’est imposé à nous. On se le fait enfoncer dans la gorge. Il faut payer», indique M. Dulude.