Une fresque en hommage à des personnes vivant avec une déficience intellectuelle
La fresque rend hommage à Valérie Couture, Kariane Descart, Catherine Migneault Girard, Pierre Julien, Geneviève Colpron, Marilou Michon, Josée Lepage, Mélanie Amyot-Martin et Maxime Labelle. (Photo gracieuseté)
L’artiste en arts visuels Nathalie Migneault, de Saint-Constant, a apporté la touche finale à la fresque Ce héros insoupçonné, au début du mois. Cette œuvre constitue un hommage à des hommes et des femmes, vivant avec une déficience intellectuelle, croisés sur son parcours professionnel.
«Ils ont chacun un côté héroïque, une force où ils vont puiser leur énergie. C’est ce que je voulais mettre en lumière dans la pièce», explique-t-elle. Cette force, Mme Migneault en a été témoin lors d’une série de 10 ateliers de création auxquels participaient ces personnes âgées de la jeune trentaine à la mi-soixantaine. Les ateliers se sont déroulés de février à avril.
Sur la fresque, les héros prennent plusieurs visages. Catherine, une participante, s’identifie à Batman.
«On appelle Batman quand on en a besoin», précise Mme Migneault avant de rappeler une anecdote.
Catherine vit dans un logement à supervision graduée. Le jour où un feu de cuisinière s’est déclaré dans l’appartement, elle s’est souvenue comment utiliser un extincteur.
«Catherine, c’est l’homme fort de la maison», ajoute l’artiste en arts visuels.
Les héros figurent sur 15 panneaux colorés de 20 pouces par 20 pouces chacun. Disposés en trois rangées, ils font 102 pouces en largeur par 61 pouces en hauteur.
L’artiste éveille ces hommes et ces femmes à la peinture depuis plusieurs années. En 2019, elle a animé une médiation culturelle avec eux dans le cadre du 40e anniversaire de l’Association des personnes handicapées de la Rive-Sud Ouest (APHRSO). Que lui apporte cette collaboration? Mme Migneault parle des aptitudes des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.
«On vit la même affaire. Ils ne sont pas des bibelots fragiles. Ils sont capables, ils ont les capacités», dit-elle.
Puis sa démarche avec le groupe l’amène à travailler la résilience, sur le plan personnel, et, «l’impulsion première» plutôt que «le perfectionnement», sur le plan professionnel.
«C’est plus intéressant quand on devine des choses, on fait travailler notre cerveau, mentionne-t-elle en référence à des œuvres sollicitant le côté émotif chez les autres. Quand tout est dit, quand tout est placé, il faut apprendre à ne pas y retoucher.»
Vernissage à Saint-Isidore
La fresque fera l’objet d’un vernissage le 23 septembre, de 17h à 19h, au Centre d’artiste autogéré Gueulart, à Saint-Isidore. L’événement sera rehaussé de la présence de la comédienne Gabrielle Marion-Rivard, qui tient le rôle principal dans le film Gabrielle, sorti en salle en 2013. Le film relate l’histoire d’amour entre un homme et une femme, tous les deux atteints d’une déficience intellectuelle.
Ce héros insoupçonné sera exposé jusqu’au 14 octobre au Gueulart. Les visiteurs pourront admirer l’œuvre du mercredi au dimanche, de 11h à 17h. Le projet artistique partagera les lieux avec de nombreuses œuvres, dont celles des participants réalisées en ateliers de création.
Financement
La création de cette œuvre a été rendue possible grâce à une aide financière de 20 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) dans le cadre du Programme de partenariat territorial de la Montérégie-Ouest 2021-2022, en collaboration avec le Centre d’artistes autogéré Gueulart, la Clé des Mots et la Ville de Saint-Constant.
L’artiste Nathalie Migneault appliquant le vernis à un panneau de la fresque. (Photo gracieuseté)