Jonathan Lepage n’en peut plus d’être agressé par le bruit du train qu’il dit provenir de Stella-Jones. Au point où le résident de la rue Carignan envisage de déménager. De leur côté, la représentante de l’usine et la porte-parole de la Ville de Delson affirment recevoir à peu près pas de plaintes à ce sujet.

«Dans la nuit de samedi à dimanche, ç’a été l’enfer, a récemment dit le Delsonien qui réside sur la rue Carignan depuis 10 ans. Ça vibre tout le temps. C’est agressant. Comme un bruit de basse fréquence.»

Il dit être en contact avec le directeur général de Delson. Assez pour qu’à chaque épisode de ce qu’il qualifie d’agression sonore, il ait rempli un formulaire de plainte. À une quinzaine de reprises au moins cet automne.

«Je suis désespéré et je songe à déménager, a-t-il lancé. Je me dis que c’est sûr que je ne suis pas le seul qui peut l’entendre. Je ne suis pas fou non plus.»

L’usine de traitement du bois a été interpellée sur le sujet et a mené son enquête. «Suite à nos recherches et compte tenu de nos opérations, nous n’avons pas raison de croire que nos activités soient la source des plaintes liées au bruit», a laissé entendre Stéphanie Corrente, directrice des communications d’entreprise.

Du côté de la Ville, une seule plainte a été enregistrée, laisse entendre Hélène Gingras, responsable des communications à Delson. «S’agit-il de déplacements de wagons?, s’est-elle questionnée. C’est une hypothèse, bien que la compagnie Stella-Jones nous ait affirmé, en réponse, qu’il n’y aurait pas d’opérations ferroviaires de nuit à ses installations.»

Des correctifs aux odeurs

Si le bruit est peu dénoncé par les résidents du secteur de l’usine, les odeurs, elles, ont provoqué de nombreuses plaintes.

Le directeur général de la Ville, Jean-François Messier, et d’autres employés municipaux ont rencontré les dirigeants de l’usine sur place pour obtenir des réponses.

«La direction de l’usine Stella-Jones a confirmé qu’elle apportera des modifications au procédé de traitement du bois, une mesure qui devrait entraîner une réduction notable des odeurs, a fait savoir Delson par voie de communiqué. Les tests préliminaires, jugés concluants, permettent d’implanter cette nouvelle formulation sur les trois unités de production depuis la fin novembre.»

Néanmoins, la Ville rappelle aux citoyens qu’ils peuvent faire des signalements via le formulaire à cet effet sur son site web.

La diminution des odeurs devrait se faire de façon graduelle, jusqu’à l’écoulement des stocks, ce qui est envisagé au printemps.

Une période à laquelle l’entreprise a émis le souhait de tenir une journée portes ouvertes avec la population.

Enquête de la santé publique

La Direction de la santé publique de la Montérégie réalise la deuxième phase de son enquête sur la perception et les effets des odeurs sur le bien-être et la qualité de vie des résidents de Delson et Saint-Constant.

Les participants à la première étude réalisée en 2019 ont jusqu’au 12 décembre pour remplir leur questionnaire.

La santé publique pourra comparer les différents résultats obtenus à six ans d’intervalle.