Le décès de Samuel et Simon Brochu, ces deux jeunes adultes de 22 et 19 ans happés par un train du REM dans la nuit de vendredi à samedi à Brossard, a laissé la communauté de Saint-Michel sous le choc. La nouvelle était «tellement dure à entendre» qu’il a fallu un moment pour y croire. Proches, amis, et plusieurs personnes qui gravitent autour de l’équipe des Dragons de Saint-Rémi, dont faisait partie Simon, se sont réunis pour partager leur peine.

Samedi, des amis, jeunes et parents se sont réunis à un endroit de Saint-Michel où le groupe d’amis de Samuel et Simon avaient l’habitude de passer du temps.

«On s’est fait des câlins, tout le monde était en pleurs. Une maman avait apporté une centaine de chandelles… On a fait une petite cérémonie pour Simon, et on envoyait des messages positifs pour Samuel et l’autre ami», relate Josée Leclerc, gérante des Dragons junior C, et conjointe de l’entraîneur de l’équipe de Simon.

Rappelons que Simon est décédé sur place, alors que Samuel avait été transporté à l’hôpital dans un état critique. Il a succombé à ses blessures dimanche.

«Ça faisait du bien d’être ensemble, de montrer qu’on n’est pas seuls là-dedans, ajoute-t-elle. C’est représentatif aussi de notre communauté : un village qui se tient serré.»

Mme Leclerc tient aussi à clarifier certains faits relatifs à l’accident : bien qu’il ait été véhiculé qu’ils étaient un groupe de trois jeunes à avoir traversé les rails, quatre étaient sur les lieux lors du drame.

Ils s’étaient réunis au Quartier DIX30 pour célébrer les 22 ans de Samuel.

Les jeunes hommes auraient traversé l’autoroute, puis gravi les clôtures entourant les rails, alors que la passerelle de la station Du Quartier était fermée. Il semblerait qu’ils voulaient atteindre le stationnement de l’autre côté, où leur voiture était garée.

Les deux frères ainsi qu’un des amis ont été happés. Cet ami est toujours à l’hôpital pour soigner ses blessures. Le quatrième camarade, qui était le chauffeur désigné de la soirée et qui a tout vu, s’est joint au rassemblement improvisé samedi.

«Il a assisté à tout, rapporte Mme Leclerc. Il a fait un témoignage, que c’était important de parler. Il a pris son courage pour s’adresser aux gens. C’était très touchant et difficile, mais libérateur aussi pour lui.»

À l’aréna

Le groupe d’amis qui gravitaient autour de Samuel et Simon se connaissaient depuis la maternelle, jouaient au hockey ensemble. Si Simon portait encore les couleurs des Dragons, Samuel avait quitté l’équipe l’an dernier, à 21 ans.

Le samedi, les matchs à l’horaire du Centre sportif régional Les Jardins du Québec à Saint-Rémi ont été annulés et le lendemain, quatre intervenants outillés pour rencontrer les jeunes qui avaient envie de se confier ont été déployés.

«On a ouvert la glace, parce qu’il y a des jeunes qui avaient envie de se défouler. D’autres n’étaient pas capables. Tous les joueurs se sont fait un gros câlin au milieu de la glace. D’autres amis se sont joints à eux aussi», soutient Josée Leclerc.

Des piliers

Celle-ci a bien connu Simon et Samuel, alors que ses deux enfants étaient amis avec eux. «Les deux étaient travaillants comme on voit rarement. Simon était très rassembleur, souriant, social. Il parlait à tout le monde, il aimait être entouré. Simon, c’était lui qui arrivait à l’aréna avec le speaker et la musique!»

Elle emploie d’aussi bons mots pour décrire la famille, toujours accueillante et aimante.

Mme Leclerc avoue que les commentaires et spéculations sur les réseaux sociaux, venant de gens qui n’ont pas connu Samuel et Simon, sont très durs à lire.

«On a été fâchés de lire des commentaires irrespectueux et faux, qui ne représentent pas Samuel et Simon. Les deux frères avaient vraiment de bonnes valeurs. C’était de belles personnes. Ils étaient des piliers.»

De nombreux messages partagés sur Facebook sont toutefois empreints de compassion pour la famille et les proches.

L’entreprise Jardins Vinet, où ont travaillé Simon et Samuel, a commenté le drame. «De bons travailleurs, vaillants, toujours de bonne humeur, super sociables et qui donnaient un service à la clientèle incroyable! Vous allez tellement nous manquer les gars! Nos pensées sont de tout cœur avec la famille pour passer à travers cette dure épreuve.»

La Ville de Saint-Rémi s’est dite «profondément bouleversée par le tragique accident ayant frappé trois jeunes de notre communauté, dont deux ont malheureusement perdu la vie».

Elle offre ses «plus sincères condoléances aux familles et aux proches» et transmet son appui et sa compassion.

La Ville indique de plus que des services d’accompagnement et de soutien sont offerts à toute personne touchée par cet événement. Les personnes interpellées sont invités à contacter le CLSC (450 454-4671) pour obtenir les ressources et l’aide nécessaires.

«Un drame de cette ampleur touche toute notre communauté. Ensemble, faisons preuve de solidarité, d’empathie et d’unité pour soutenir les parents, les familles et les amis touchés par cette épreuve», conclut la Municipalité.

Faire la lumière

La Sûreté du Québec a lancé une enquête et le coroner se penchera aussi sur cette affaire. Pulsar, opérateur du REM, «collabore activement avec les services d’urgence et les autorités afin de faire toute la lumière sur les circonstances de l’événement», indique-t-il. 

Questionnée sur les mesures de sécurité en place, Pulsar rappelle «l’importance de respecter les zones sécurisées et de ne jamais accéder aux voies, pour votre sécurité et que de traverser les voies du REM, comme toute autre voie ferrée est très dangereux», affirme-t-il aussi. C’est pourquoi l’ensemble de l’emprise du REM est clôturée.» Ces clôtures ont une hauteur de deux mètres.

Sur la fermeture du lien permettant d’atteindre la station Du Quartier, Pulsar précise qu’il ne s’agit pas d’une passerelle pour piétons, mais bien d’un accès menant au REM. Cet accès est donc fermé lorsque le REM n’est pas en service, soit environ entre 1h et 5h.

On rappelle de plus l’existence du viaduc du boulevard du Quartier, doté de trottoirs, à 100 mètres de la station.

 Pulsar offre ses condoléances et son soutient «à toutes les familles éprouvées par cet accident».