Big Brother Célébrités : dix questions à Frédérique Turgeon
Éliminée de la télé-réalité Big Brother Célébrités le 24 mars, la skieuse paralympique Frédérique Turgeon est fière d’être restée fidèle à elle-même tout au long de son aventure qui s’est cependant terminée en queue de poisson. Deux jours après son éviction, la Candiacoise s’est entretenue avec Le Reflet.
Comment se passe le retour à la normale à la suite de ton éviction ?
Mon retour se passe bien, même s’il y a une courbe d’apprentissage à suivre. Pendant ma dernière semaine de jeu, j’étais dans une situation où une équipe de 4 était contre moi et c’était difficile à vivre. Je ressentais énormément de solitude. Mais en sortant, j’ai reçu une grande vague d’amour et ça m’a tellement fait du bien. Honnêtement, ça m’a soulagée de quitter la maison, ç’a guéri mon petit cœur en peine. Je suis contente de vivre aussi bien mon après-Big Brother, car ça peut être difficile pour certains.
Es-tu déçue de la façon dont tu as quitté, sans pouvoir te battre au veto diamant ?
Je regrette pour Charles [Hamelin] qu’il ait acheté ce collier. Ce n’est pas un geste que je respecte. À mon avis, c’est lâche. Ils sont quatre contre moi et achètent ce collier, c’est risible et incompréhensible. Ce n’est pas un genre de jeu que je respecte. S’ils ont eu peur de moi, c’est drôle. Ils se sentent obligés d’acheter cet avantage pour me bloquer et m’empêcher de battre Danick [Martineau], Charles et Dave [Morgan], trois joueurs très forts? Ça fait pitié. Charles va s’en vouloir en regardant les épisodes parce que ça ressemble à de l’acharnement. Il l’a fait contre moi, contre Jean [Airoldi] aussi. Il a un jeu plutôt difficile à regarder à la télé.
L’athlète en toi a dû trouver cela difficile de ne pas pouvoir performer jusqu’à la fin…
Oui, c’est sûr. J’étais toujours isolée dans la dernière semaine. Ça faisait un peu cour d’école et je n’ai pas aimé cela. J’ai voulu partir, mais en petite résiliente que je suis, je suis restée et je suis fière de l’avoir fait de façon mature. D’avoir dit à Danick ses 25 000 vérités au visage, d’avoir dit à Charles que son jeu était horrible et risible. Ça m’a fait du bien d’être honnête. C’est satisfaisant pour moi de me voir à la télé et de voir une jeune fille qui ne se laisse pas abattre, même si elle part. Danick croit que son jeu social est impeccable, mais il ne l’est pas. Je suis contente de l’avoir ramené sur terre pendant un moment.
(Photo gracieuseté)
Quel regard jettes-tu sur ton aventure ?
Je suis quand même vraiment contente de mon parcours. Je suis étonnée cependant de voir à quel point il me manquait du jeu social pour avoir le CV parfait d’une joueuse de Big Brother. Mon jeu social a laissé à désirer. Mais pour ma résilience durant les défis et mon côté humain, j’ai vraiment aimé mon jeu. J’ai été fidèle à moi-même et à mes émotions. J’ai vécu une immersion totale, je n’ai rien retenu. C’est humain et honnête de démontrer cela, à mon avis. Je suis fière d’avoir montré qu’on peut être forte, mais que ce n’est pas toujours facile.
Est-ce confrontant de côtoyer des joueurs qui n’hésitent pas à mentir ?
C’est difficile. Je dois dire qu’en regardant les émissions, certains confessionnaux m’ont étonnée. Il y a des joueurs qui jouent un personnage plus rough dans ces moments-là. C’est un jeu difficile qui nous déchire de tout bord tout côté dans nos valeurs et nos émotions, et j’apprécie davantage les joueurs qui ont été honnêtes. Il y a des joueurs qui se forcent à mettre leurs émotions de côté, alors que je trouve ça beau de vivre l’aventure dans toute sa complexité et son entièreté. Selon moi, Dave est un bon exemple. Il est très authentique, drôle, émotif, mais pas trop. Il est vraiment parfait. À la télé, on n’a pas l’impression qu’il joue autant, mais à l’intérieur, c’est un très bon joueur.
Crois-tu que la nouvelle formule du Tournoi des champions t’a désavantagée ?
Je ne pense pas, parce que ça revient du pareil au même, c’est seulement que tu te mets toi-même sur le bloc d’élimination. Il y avait encore le veto pour se sauver. C’est sûr que les patronats m’intéressaient beaucoup parce qu’ils m’avantageaient. Les épreuves du Tournoi des champions ne m’ont pas désavantagée et je n’en veux pas à la production d’avoir pris cette décision, car je la comprends d’avoir voulu faire bouger les choses dans cette fin de saison qui devenait prévisible. Peut-être que Danick serait devenu patron et je serais partie quand même. Ça demeurait une équipe de 4 contre moi.
(Photo gracieuseté)
Quel est le moment marquant de ton aventure ?
Ma journée d’éviction, car j’ai pu être 100% franche avec tout le monde. Je trouve que ç’a démontré ma force de caractère, de partir en disant tout ce que j’avais sur le cœur parce que ça n’avait pas de bon sens à quel point il y avait de la manipulation. J’ai aimé la semaine rouge aussi et les moments où je ne me suis pas fait piler sur les pieds.
Quel parallèle effectues-tu entre ton aventure à Big Brother Célébrités et ta carrière d’athlète ?
J’ai appliqué ma résilience d’athlète dans mon jeu, puisque j’en ai vécu aussi des hauts et des bas dans ma carrière en ski. L’épreuve d’OTEV, dont tout le monde me parle depuis ma sortie, a été très difficile pour moi. Mais j’ai réussi à me rendre en finale, malgré mon handicap. Je n’ai pas voulu le voir comme une épreuve à surmonter, mais plutôt comme un défi à attaquer où je vais me donner à 100%. Chaque fois que je participais à une épreuve qui ne m’avantageait pas sur le plan physique, je me disais quand même que j’étais capable de la réussir. Comme athlète, j’ai ce petit «oumph» à l’intérieur de moi que d’autres n’ont peut-être pas. Gabrielle [Marion], par exemple, n’a pas ce petit «oumph» qui fait en sorte qu’elle veut absolument gagner. Moi, je suis une fille compétitive qui voulait se battre et je pense que c’est ce qui m’a permis de me rendre loin, même si je n’avais pas d’alliances.
Qu’est-ce que tu souhaitais obtenir en participant à Big Brother Célébrités ?
Je voulais présenter ce qu’une personne en situation de handicap peut accomplir. J’aurais aimé avoir ce genre de modèle à la télévision quand j’étais jeune. Ça donne une visibilité à une communauté qui en a très peu. Ça me tentait également de faire quelque chose de nouveau. Ça m’a fait du bien de sortir du monde sportif. Mes compétitions de ski, c’est de la routine pour moi. Je voulais me lancer dans quelque chose qui pouvait me déboussoler, me faire perdre mes repères.
Poursuivras-tu ta carrière en ski ?
Mon objectif est de participer aux Jeux paralympiques de 2026 en Italie, puis de prendre ma retraite.