VIDÉOS - Des éoliennes débarquent au quai de Sainte-Catherine
Le quai de Sainte-Catherine a accueilli l’une des plus grosses cargaisons de son histoire le 7 août, lorsque des pièces d’éoliennes provenant de l’Europe destinées à un projet d’énergie renouvelable sont arrivées… à bon port.
La réception de ces matériaux qui serviront à la mise en branle du parc éolien des Cultures de Kruger Énergie à Saint-Rémi et Saint-Michel s’est déroulée sous la supervision de plusieurs intervenants, comme l’a constaté Le Reflet lors de son passage au quai.
D’abord, l’entreprise Trac-World, qui gère un terminal de plus de trois millions de pieds carrés, a assuré la réception et l’entreposage des pièces livrées simultanément par trois navires. L’opération qui a duré plus de 10 heures a nécessité de l’équipement spécialisé de QSL Transport pour les décharger, explique le directeur général de la compagnie, Serge Théorêt. Des grues portuaires ont dû être utilisées, puisque celles-ci peuvent soutenir de lourdes charges, soit de 100 à 165 tonnes.
«Nous avons reçu deux bateaux provenant du Portugal qui contenaient neuf pales d’éoliennes chacun. Puis, les pièces qui composent les tours et la machinerie ont été reçues par une autre embarcation», relate le gestionnaire.
Certaines pales demeurent entreposées sur le terrain de Trac-World à Sainte-Catherine, tandis que d’autres sont envoyées au site d’installation au fur et à mesure. Le déchargement d’une seule pale, ainsi que son embarquement sur le camion de transport, peuvent prendre jusqu’à une heure, révèle Kruger Énergie.
Par la suite, l’assemblage des pièces, qui ont été construites par la compagnie allemande Enercon, se déroule à l’emplacement même où les six éoliennes seront en fonction, souligne le gestionnaire. Trois d’entre elles seront installées à Saint-Rémi, le long du rang Saint-Paul, tandis que les trois autres prendront place à Saint-Michel, près du rang Nord. Selon l’échéancier, le montage est prévu jusqu’en octobre en vue d’une mise en service en novembre.
Pour l’entreprise portuaire basée à Sainte-Catherine, posséder les installations nécessaires lui permettant de participer à ce projet est une fierté, confie son directeur.
Ce type de chargement était une première pour Trac-World, qui s'occupe de la manutention des vivres destinés aux communautés du Nord du Québec et qui reçoit également du ciment déversé dans des tours prévues à cet effet. Plus récemment, le transporteur s’est vu confier le mandat d’entreposer les rails du Réseau express métropolitain (REM).
Des projets à énergie renouvelable
Le parc éolien des Cultures est le résultat d’un partenariat entre Kruger Énergie et Énergies durables Kahnawake. Cette filiale de l’entreprise Kruger créée en 2004 se spécialise dans le développement de projets à énergie renouvelable.
Conseillère principale au développement durable chez Kruger Énergie, Viviane Maraghi explique au Reflet que les éoliennes peuvent produire jusqu’à quatre mégawatts chacune et qu’elles sont composées de 11 sections.
«Six sections de cylindres d’acier font partie de la tour d’une hauteur de 128 mètres. Celle-ci supporte un moyeu (le nez de l’éolienne), où sont posées les trois pales d’une longueur de 68 mètres et d’un poids de 23 tonnes chacune», décrit-elle en mentionnant que ces pièces doivent être posées à l'aide de grues sophistiquées en raison de leur taille et de leur poids.
Puisque l’assemblage d’une éolienne nécessite des manoeuvres spécifiques et délicates, la compagnie évalue la durée de cette opération à cinq jours. Mme Maraghi affirme que le projet qui desservira 2 575 foyers en électricité totalise une valeur de 70 M$.
Ailleurs en Amérique du Nord
Le parc éolien des Cultures est le 2e conçu par Kruger Énergie au Québec, après le parc éolien Montérégie (KÉMONT) à Saint-Rémi. L’entreprise possède également des installations à Port Alma en Ontario ainsi que des parcs solaires et des centrales hydroélectriques aux États-Unis.
«Cette opération a été possible grâce à notre terminal d’envergure. La grandeur du quai nous permet d’accueillir plus d’embarcations.»
-Serge Théorêt, directeur général chez Trac-World