La Ville de Saint-Constant prend le contrôle du Complexe aquatique temporairement
Un conseil d’administration en manque de membres, des problèmes opérationnels et des plaintes citoyennes, entre autres, ont poussé les élus de Saint-Constant à reprendre le contrôle du Complexe aquatique de manière temporaire.
Le conseil d’administration de l’organisme à but non lucratif (OBNL) responsable de l’établissement a confirmé cette décision le 16 mai, puis le conseil municipal l’a officialisée en séance extraordinaire, le 24 mai.
Moins de deux ans après l’ouverture du Complexe aquatique, plusieurs facteurs ont forcé la main à la Municipalité, fait savoir le maire Jean-Claude Boyer.
D’abord, un expert en formation de dirigeants d’OBNL de l’Université Laval, consulté par la Ville, a soumis à celle-ci l’idée de regrouper la gestion de ses installations récréatives d’envergure sous une même organisation.
«Notre plan initial était de former un OBNL pour le Complexe aquatique, un deuxième pour le futur amphithéâtre, puis un troisième pour le Complexe de tennis, etc., mais l’Université Laval nous a dit qu’il y en avait trop et nous a proposé d’en former un plus grand, le Pôle récréatif régional, qui gérerait tous nos projets», relate M. Boyer au Reflet.
Alors que le Complexe aquatique a accueilli ses premiers nageurs en mai 2021, les autres constructions ont pris du retard, notamment en raison de la pandémie, affirme le maire. Au même moment, les membres du conseil d’administration du centre ont commencé à quitter leur poste à tour de rôle.
«Étant donné que l’OBNL du Pôle n’est pas encore prêt et qu’il est difficile d’attirer des bénévoles sur un CA temporaire, nous avons jugé qu’il était plus facile pour la Ville de prendre les rênes du centre en attendant», estime M. Boyer.
«Une science» à comprendre
Ce dernier évalue qu’il faudra au minimum un an avant que la Ville cède à nouveau le contrôle au nouvel OBNL, le temps que la construction du Complexe de tennis prévue dans le même secteur soit terminée.
D’ici là, Saint-Constant se familiarisera avec les opérations du Complexe aquatique, ce qui n’est pas sans déplaire au maire.
«C’est toute une science à comprendre. Nous l’avons constaté quand certains problèmes survenus au bassin récréatif ont forcé sa fermeture pendant au moins deux semaines au printemps», reconnaît M. Boyer.
Une erreur humaine dans l’entretien de l’eau du petit bassin l’a rendu inaccessible aux baigneurs, puis la toile a jauni, repoussant sa réouverture.
«Des experts ont été convoqués sur place. Nous avons préféré attendre que tout soit rentré dans l’ordre afin d’assurer la sécurité des baigneurs», affirme le maire.
(Photo: Le Reflet - Denis Germain)
La garantie de cinq ans sur le bâtiment a minimisé les coûts, nuance-t-il.
À cette problématique se sont ajoutées des plaintes d’usagers quant au service d’inscriptions en ligne. Pour éviter d’autres frustrations, la Ville «prendra le temps d’analyser le système informatique», ajoute M. Boyer.
Aucune perte d’emploi
Par ailleurs, celui-ci confirme que le changement de garde n’a entraîné aucune perte d’emploi et qu’un comité consultatif sur la gestion du Complexe aquatique a plutôt été créé. Le directeur Jean-François Morriseau – le troisième gestionnaire du centre en deux ans – demeure en poste.
Un des seuls dans la région
Grâce notamment à sa popularité auprès de ses citoyens et ses nombreux partenariats de tarifs préférentiels dans la région, le Complexe aquatique de Saint-Constant fonctionne «à plein régime», note le maire Jean-Claude Boyer. Ce dernier avance toutefois «qu’il ne ferait pas de tort qu’un autre complexe ouvre ses portes près d’ici».
«Nous faisons de notre mieux pour répondre à la demande, mais nous sommes victimes de notre succès», convient-il.
Les fermetures du Polydium à Châteauguay en 2022, de l’Aquadôme de LaSalle jusqu’en décembre et de la piscine du Complexe Bernard-Miron à Sainte-Catherine depuis le 11 juin font du Complexe aquatique de Saint-Constant l’un des derniers où il est possible de se baigner présentement.
«Nous avons bâti le Complexe aquatique, puis l’avons remis aussitôt à un OBNL. Aujourd’hui, nous voulons mieux comprendre son fonctionnement avant de le redonner.» -Jean Claude Boyer, maire de Saint-Constant