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Regard sur les concepts du Collège Jean de la Mennais et de Projet Carrière vivante

le vendredi 02 avril 2021
Modifié à 13 h 27 min le 06 avril 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Le Collège Jean de la Mennais et le regroupement citoyen Projet Carrière vivante étaient les deux derniers à présenter leur concept d’aménagement de terrain de l’ancienne briqueterie, à La Prairie, le 24 mars. Voici un résumé de ce qu’ils proposent. Un pôle des saines habitudes de vie Richard Myre et Stéphane Labrie, respectivement directeur général et directeur des services administratifs du Collège Jean de la Mennais, ont présenté une solution d’aménagement d’un «pôle des saines habitudes de vie» s’étendant sur seulement 10% du terrain de l’ancienne, à proximité de leur établissement. Ce pôle permettrait à la population de «vivre, travailler, s’amuser et apprendre au même endroit». «Quand on réunit ces possibilités dans un secteur, on a là un quartier très écoresponsable parce qu’on vient limiter les déplacements, soutient M. Myre. Les gens trouvent à proximité les éléments essentiels pour leur famille et leur bonheur.» MM Myre et Labrie ont d’abord présenté une brève histoire du Collège en revenant sur l’héritage laissé par les frères de l’instruction chrétienne arrivés à La Prairie eu 1888. [caption id="attachment_106393" align="alignright" width="467"] Le plan d'aménagement proposé par le Collège Jean de la Mennais (Photo: Powerpoint - Richard Myre et Stéphane Labrie)[/caption] Leur plan s’étend sur 442 000 mètres carrés, dont une grande partie est déjà existante. Dans les 10% de terrain empruntés, ils imaginent une nouvelle école primaire «à échelle humaine», pouvant accueillir 550 élèves. Un espace sportif serait bâti à côté. Celui-ci comprendrait un bassin de 25 mètres et des plateaux multifonctionnels. Ces installations, qui seraient accessibles à l’ensemble des citoyens, s’ajouteraient au complexe sportif déjà en place. «On croit que ça pourrait rapidement devenir une destination de choix pour différents événements sportifs de niveaux local, régional et même provincial», soutient Stéphane Labrie. Ils prévoient également l’aménagement d’un parc multifonctionnel de 48 000 mètres carrés près du parc Lucie-F.-Roussel et du terrain de football. Celui-ci comprendrait beaucoup d’arbres, des sentiers pédestres et du mobilier urbain comme ce qui s’est fait à Granby, exemplifie M. Labrie. L’objectif serait que «toutes les générations y trouvent leur compte». MM Myre et Labrie prévoient également un Arboretum qui regrouperait l’ensemble des arbres du Québec. «Les jeunes vont apprécier et protéger la nature s’ils la connaissent», note M. Myre. Les deux hommes soutiennent que leur projet permettrait de réduire les déplacements et de favoriser la mobilité durable. Il limiterait également l’empreinte écologique en concentrant le cadre bâti, en exigeant des bâtiment écoresponsables, en diminuant les impacts climatiques des surfaces de stationnement et en augmentant le couvert forestier. Des commerces, des services de garde et d’enseignement, des services professionnels, des espaces verts et des installations sportives seraient situés à proximité. Questionné à savoir s’il y avait un lien entre la présentation du Collège et celle du propriétaire du terrain Luc Poirier, M. Myre a assuré que non, tout en précisant ne pas avoir vu la présentation de M. Poirier. La nature à l’avant-plan La porte-parole du regroupement citoyen Projet Carrière vivante, Andrée Gendron, a débuté en présentant la valeur écologique des carrières et sablières ainsi que la biodiversité de l’ancienne briqueterie de La Prairie. Elle a notamment mentionné l’abondance de poissons qui attiraient les oiseaux piscivores, d’amphibiens et des reptiles. Elle a également souligné l’«habitat essentiel de la rainette faux-grillon», une espèce menacée «qui a perdu près de 75% de ses habitats au profit de la trame urbaine à La Prairie», dit-elle. Mme Gendron a également relevé l’abondance de fossiles. «Les pierres qui tapissent la carrière sont des roches sédimentaires qui se détachent facilement en feuillets. Ceux-ci sont en quelque sort les pages d’un livre qui raconte l’histoire de la vie dans les Basse-Terre du Saint-Laurent il y a plusieurs millions d’années», affirme-t-elle. Dans son concept d’aménagement, Projet Carrière vivante propose de diviser le terrain de l’ancienne carrière en quatre zones. La première, la plus grande, propose un corridor faunique élargi afin notamment de désenclaver la population de rainette faux-grillon et de réduire les risques d’extinction. Les aménagements proposés permettraient entre autres de «compenser pour des milieux humides détruits à La Prairie». Mme Gendron imagine également un plan d’eau, le Lac aux aigrettes, favorisant le retour de la faune. Elle propose aussi d’utiliser le remblai du terrain pour créer un espace en relief avec des collines, d’offrir des services écosystémiques en transformant l’îlot de chaleur en îlot de fraîcheur et de créer un réseau de sentiers multifonctionnels autour du lac connectés au sentier du bocage. Il serait également possible de faire des activités nautiques sur le lac, ajoute-t-elle. La Laprairienne propose aussi l’implantation de sites de fouilles pour les scientifiques et la construction d’un nouveau musée de paléontologie. Sur le plateau nord, elle imagine une zone résidentielle comprenant des maisons avec des sentiers à l’arrière ainsi qu’une lab-école avec un programme de classes extérieures. Dans la deuxième partie de la zone résidentielle, elle envisage un mélange de bâtiments à condos et logements abordables ne dépassant pas 4 ou 5 étages. Elle souhaite que ceux-ci soient positionnés de manière à créer une aire commune avec un sentier pouvant aller d’une aire à l’autre. Elle souhaite aussi voir dans cette zone de l’agriculture urbaine, un parc canin et une maison des aînées à proximité de la nature et des commerces. Mme Gendron assure que son concept répond aux règles de la nouvelle affectation multifonctionnelle du site de l’ancienne carrière. Dans la zone commerciale, Projet Carrière vivante souhaite implanter des petits restaurants, cafés et pub avec terrasses, un centre de location de kayak, des commerces de proximité, un complexe sportif comprenant un gymnase permettant la pratique des arts de cirque aérien et un skate park, entre autres. En termes de connectivité, le regroupement imagine un boulevard traversant les secteurs résidentiels et commercial, deux sorties via le boulevard Saint-José et la rue des Conseillers ainsi qu’un lien cyclable et piétonnier qui traverse la carrière et unit les quartiers. «C’est vrai qu’on va sacrifier un gain immédiat au niveau du revenu de taxation, mais on mise sur un investissement à long terme dans une infrastructure verte qui va nous procurer des services inestimables et nous permettre de faire face aux défis des changements climatiques et à la crise de la biodiversité, fait savoir Mme Gendron. C’est ce qu’on appelle une solution nature». Pour financer le tout, elle évoque le Programme de restauration et de création de milieux humides et hydriques du Québec, le Fonds des municipalités pour la biodiversité, le Gouvernement du Canada et d’autres programmes. Rappelons que le propriétaire du terrain, Luc Poirier, ainsi que les citoyennes Danielle Pelletier et Sabrina Désilets, ont présenté leur projet d’aménagement dans les semaines précédentes. L’ensemble des présentations sont accessibles sur le site Web de la Ville de La Prairie. À lire aussi: Cinq intervenants s'exprimeront sur l'avenir de la carrière à La Prairie Ancienne carrière à La Prairie : les citoyens établissent les critères d'évaluation d'un éventuel projet