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Une voix pour les femmes sans enfant
le mardi 06 mars 2018
Modifié à 10 h 21 min le 06 mars 2018
Encore en 2018, les femmes qui n’ont pas d’enfants suscitent le questionnement, que ce soit au sein de leur famille, leur milieu de travail ou en société. D’autant plus s’il s’agit d’un choix personnel. Catherine-Emmanuelle Delisle a choisi de leur donner une voix.
On estime qu’au Canada, 1 femme sur 5 n’a pas d’enfants, que ce soit par choix, en raison de leur état d’infécondité ou de circonstances particulières de la vie. Afin de «normaliser» cet état de non-maternité, l’enseignante de 41 ans a créé un blogue appelé Femme sans enfant dans lequel on retrouve des témoignages, des conseils, des ressources, de même que des entrevues avec des personnalités qui vivent sans enfants, comme Pénélope McQuade, Marie-Denise Pelletier ou Geneviève Brouillette.
Depuis sa mise en ligne en 2012, son blogue a attiré des milliers d’internautes au Québec et dans la Francophonie. Il a même obtenu une reconnaissance lors du Canadian Blog Awards de 2014 dans la catégorie Activisme et Justice Sociale.
Catherine-Emmanuelle Delisle viendra parler de la réalité des femmes sans enfants lors d’une conférence prévue le 29 mars à 18h30, au Centre D’Main de Femmes, situé rue Saint-Charles à Salaberry-de-Valleyfield. L’entrée est gratuite.
Un deuil
Elle-même a appris dès l’âge de 14 ans qu’elle ne pourrait donner naissance, à la suite d’un diagnostic de ménopause précoce. «Même si je voulais avoir des enfants, j’ai dû faire très tôt le deuil de la maternité. J’aurais pu faire le choix de l’adoption, mais je tenais à avoir ce vrai lien maternel», raconte-t-elle.
C’est à l’âge de 35 ans qu’elle a choisi de poser des gestes concrets dans le but d’amadouer ce deuil qui la tourmentait. D’abord en joignant une communauté appelée Life without Baby située en Californie. Consciente qu’il n’existait pratiquement rien au Québec à cet égard, elle a décidé de mettre en ligne sa propre communauté de femmes sans enfants.
«Je constate que c’est encore un sujet tabou au Québec, dit-elle. Une femme qui n’a pas d’enfants est souvent perçue comme quelque chose de pas normale, on porte des jugements à son égard ou on laisse supposer plein de choses.»
Pour les femmes concernées, ces perceptions peuvent souvent devenir source de stress ou d’anxiété.
La blogueuse a également mis sur pied des groupes de soutien qui regroupent plus de 400 membres, via la plateforme web Meet up, à Montréal, Québec, de même qu’à Paris et à Arles, en France.
Nul doute que cette réalité suscite de plus en plus d’intérêt et devient propice à des échanges constructifs afin de mieux la comprendre, tant pour les femmes que pour les hommes.