Candiac ne veut pas d’une zone industrielle dans son aire TOD
Dans le projet de loi 85 visant l’aménagement d’un corridor de développement économique le long de l’autoroute 30, une zone industrielle est prévue en plein cœur du projet d’aire TOD de la Ville de Candiac; une aberration, selon le maire.
C’est un résident ayant œuvré sur le comité citoyen de Candiac qui a sonné l’alarme lors d’une assemblée publique de consultation, jeudi soir.
«Dans la carte accompagnant le projet de loi, on remarque que le cadran sud-ouest du projet TOD fait partie de ladite zone (industrielle), a fait remarquer Mario Lanoie. C’est un décret qui a préséance sur les pouvoirs de la ville et de la région. Comment on va conjuguer avec ces industries polluantes et bruyantes, alors qu’on tente de développer un secteur résidentiel à haute densité à proximité? C’est très inquiétant.»
Le maire de la Ville Normand Dyotte a répondu avoir pris connaissance du projet de loi du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, avec ses collègues de la MRC de Roussillon.
«Cette zone, qui est identifiée industrielle, n’a pas d’affaire là. Pour moi, c’est une erreur que les gens du ministère des Affaires municipales ont faite. Le projet TOD s’inscrit dans le cadre du plan métropolitain d’aménagement et de développement de la CMM dans lequel il y a 155 aires TOD identifiées, dont le TOD de Candiac, qui est un projet démonstrateur. C’est une aberration que dans ce projet de loi, il y ait une zone industrielle en plein milieu du quartier.»
M. Dyotte a ajouté que des démarches allaient être prises pour qu’il puisse se faire entendre par le gouvernement.
«Comme pour tout projet de loi, il va sûrement y avoir une commission parlementaire et on va être invité à faire nos commentaires lors de celle-ci. Il est bien certain, comme je l’ai fait pour le projet de loi sur la gouvernance du transport à Québec, que je vais être là aussi pour ce dossier.»
L’objectif du ministre Moreau est de faire en sorte qu’il y ait un corridor de développement économique avec certains pôles logistiques et des industries, de Vaudreuil jusqu’à Contrecoeur.
Des inquiétudes du côté de l’UPA
La fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie déplore que le projet de loi écarte la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) du processus. La fédération entend déposer un mémoire en commission parlementaire pour faire valoir ses recommandations.
«Nous ne nous opposons pas au développement économique, a indiqué Christian St-Jacques, président de l’UPA Montérégie. Au contraire, l’agriculture demeure un secteur important pour assurer le développement régional. Par contre, le projet de loi 85 écarte la CPTAQ de son rôle habituel, ce qui est en soi inquiétant.»
«C’est aussi inquiétant de voir que le projet de loi s’élève au-dessus des réglementations municipales, a ajouté M. St-Jacques. S’agit-il d’une forme nouvelle de tutelle de l’état face aux choix d’aménagement des municipalités? Nous sommes en droit de nous poser la question.»