Actualités

Une crèmerie de Candiac est mise en vente

le jeudi 21 avril 2022
Modifié à 11 h 57 min le 21 avril 2022
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Le commerce qui sert des desserts glacés, cafés et mets sur le pouce est en vente, mais ne ferme pas selon la propriétaire. (Photo: Le Reflet - Audrey Leduc-Brodeur)

Luce Gallant a porté à bout de bras sa première entreprise démarrée quelques mois avant l’arrivée de la pandémie. Fière d’avoir tenu bon durant les deux dernières années, elle a pris la décision de vendre son commerce, la crèmerie Gialla à Candiac, qu’elle ne souhaite pas fermer pour autant. 

Plusieurs motifs ont mené Mme Gallant à faire ce choix qu’elle qualifie de difficile, dont un décès dans sa famille. Dès l’ouverture en mai 2019, l’entrepreneure a fait face à des défis. 

«La Ville a procédé à la réfection du boul. Marie-Victorin, ce qui a mené à la fermeture d’une portion de la rue pendant trois semaines», relate Mme Gallant. 

La réponse était néanmoins bonne, se souvient-elle. 

«Ça devenait le point de rencontre que je souhaitais qu’elle soit», fait-elle savoir avec une pointe nostalgique dans la voix. 

«Mon souhait est que ce commerce continue, parce que j’y crois du plus profond de mon cœur.» 
-Luce Gallant

La pandémie a toutefois été le coup de grâce pour Mme Gallant.  

Avoir ouvert son commerce neuf mois plutôt qu’un an avant que la COVID-19 chamboule tout a fait une grande différence imprévisible. 

«Ç’a changé ce qui a été possible d’obtenir, ou de ne pas obtenir, comme aide. Ç’a m’a complètement empêchée d’avoir certaines subventions», explique-t-elle.  

Mme Gallant devait notamment prouver qu’elle avait des pertes financières avec un comparatif de revenus de l’année précédente. 

«Ça n’existait pas dans mon cas. Je pouvais utiliser le mois de janvier 2020, mais vous comprendrez qu’en étant majoritairement une crèmerie, ce moment n’était pas le meilleur pour mon entreprise», détaille-t-elle. 

La seule aide que Mme Gallant a reçue est une subvention totale de 2 000$ pour payer son loyer d’un mois, soit celui de janvier 2021, alors qu’elle avait pris la décision de fermer pour que son chiffre d’affaires soit à zéro et qu’elle ait accès à un soutien financier.

De plus, les fermetures de restaurants, complètes ou partielles, lui ont aussi causé beaucoup d’incertitudes. 
«Ç’a été un stress et une pression qui a pesé sur mes épaules. Je suis épuisée», confie-t-elle. 

Issue du domaine de la santé, Mme Gallant a aidé à la vaccination durant plusieurs mois «pour avoir l’impression de contribuer, et parce que ma situation financière était compromise». 

Elle réfléchit quant à son avenir, mais ne compte pas poursuivre en entrepreneuriat.  

Pérennité 

Mme Gallant tient à mettre les pendules à l’heure en ce qui a trait à la vente de son commerce, puisque des rumeurs de fermeture ont circulé sur les réseaux sociaux. Cela a nui à l’entreprise, remarque-t-elle. 

«J’ai reçu des messages de gens qui déploraient qu’on ferme. Ce n’est pas le cas, quand on met un fonds de commerce en vente, on souhaite une pérennité. Je ne mets pas la clé dans la porte», insiste-t-elle. 

L’entrepreneure cherche plutôt des acheteurs qui auront l’énergie et la volonté de poursuivre son projet «parce qu’il répond à un besoin de la population de Candiac d’avoir un endroit pour se rejoindre à l’année et qui n’a pas atteint son plein potentiel».   

Mme Gallant ajoute que «ma plus grande fierté à ce jour est d’avoir maintenu mon commerce ouvert et en vie durant la pandémie au prix de tout ce que je pouvais avoir financièrement et en énergie».