VIDÉO - L'heure du conte déplacée, trois manifestants arrêtés
Trois manifestants ont été arrêtés pour avoir troublé la paix en marge de l'heure du conte de Barbada qui devait être présentée à la bibliothèque de Saint-Catherine le 2 avril, en avant-midi.
Les individus dont on ne connaît pas le lieu de résidence pour le moment ont été libérés par sommation de comparaître, fait savoir Sandra Blouin, agente aux relations médiatiques de la Régie intermunicipale de police Roussillon.
Environ 180 manifestants ont mobilisé les forces de l'ordre, selon la police. Les premiers ont commencé à se faire entendre près du boul. Saint-Laurent vers 8h, au même moment où les policiers arrivaient sur les lieux pour assurer une présence, précise l'agente Blouin. Plusieurs rues ont dû être bloquées, ajoute-t-elle, avant d'être rouvertes vers midi. La Régie a été assistée de la Sûreté du Québec, ainsi que des services de police de Châteauguay et de Saint-Jean-sur-Richelieu.
La police confirme que des gestes violents ont été posés entre les manifestants et qu'elle a dû utiliser du gaz irritant pour les disperser.
(Photo: Le Reflet - Erick Rivest)
Tant des manifestants en faveur de l'activité que contre celle-ci se sont présentés. Pancartes à la main, certains ont dénoncé «la confusion dans les cerveaux immatures des enfants» qu'une telle activité pourrait engendrer tandis que d'autres se sont portés à la défense «des féministes et personnes queers».
Une invitation à manifester circulait sur les réseaux sociaux depuis l'annonce de l'événement il y a plus d'un mois. «Les drag queens n'ont pas leur place dans nos écoles. Leur place est dans les établissements 18 ans et plus. Opposons-nous!» décriaient les organisateurs de la protestation, dont François Amalega, chef de file du mouvement antivaccin durant la pandémie.
(Photo: Le Reflet - Erick Rivest)
Activité déplacée
L'heure du conte à laquelle une vingtaine de familles se sont inscrites a été déplacée à la dernière minute, selon la décision de la Ville de Sainte-Catherine prise ce matin. Le nouveau lieu leur a été communiqué par téléphone en matinée.
«La Municipalité trouve dommage que des gens soient venus troubler l'événement, indique au Journal Amélie Hudon, directrice des communications de Sainte-Catherine. Cette activité est adaptée au public des enfants et prône la tolérance, l'inclusion et l'acception d'une société sans discrimination. Notre souhait était que le tout se déroule pacifiquement. Heureusement, la manifestation s'est bien terminée.»
Par voie de communiqué, Sainte-Catherine a partagé sa satisfaction quant à la gestion du rassemblement par les policiers.
«Par leur calme et leurs actions coordonnées, la situation préalablement tendue a été désamorcée et les manifestants ont ainsi quitté les lieux pacifiquement vers la fin de l’avant-midi», a décrit la Ville qui déplore «la désinformation» ayant circulé au sujet de la nature de l'activité.
Les commentaires lors de l'annonce de l'activité étaient majoritairement favorables et les inscriptions ont été comblées rapidement, ajoute Mme Hudon.
«Les citoyens ont le droit d'exprimer leur désaccord en autant qu'ils le fassent dans le respect», affirme-t-elle en précisant que la plupart des manifestants provenaient de l'extérieur de la région.
Si c'était à recommencer, la Ville n'hésiterait pas à accueillir Barbada à nouveau pour l'heure du conte.
«Nous sommes très heureux d'avoir tenu cette activité, puisqu'elle est bénéfique aux valeurs d'inclusion que nous prônons», conclut-elle.
Barbada a lu des contes pour enfants provenant de la sélection Kaléidoscope qui propose «des livres jeunesse pour un monde égalitaire».
(Photo: Le Reflet - Erick Rivest)