Actualités

VIDÉOS - Ouvrir un CPE, un parcours du combattant

le mercredi 05 avril 2023
Modifié à 8 h 13 min le 06 avril 2023
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

L'installation du CPE Soleil Souriant de la montée Lasaline est ouverte depuis 2005. (Photo: Le Reflet - Denis Germain)

Les CPE doivent trimer dur pour concrétiser l’obtention d’un permis. Marie-Josée Laforge, directrice du CPE Soleil souriant à Saint-Constant, a fait preuve de résilience et de persévérance pour faire aboutir son projet d’ajouter 80 places supplémentaires, elle qui a reçu son permis… en 2013.

Le CPE, dont le permis a été délivré sous le règne du gouvernement de Pauline Marois, a souffert du moratoire imposé par les libéraux en 2014 qui souhaitaient favoriser l’ouverture de garderies privées.

«Ça coûtait moins cher, selon eux», indique-t-elle.

Puis, en 2018-2019, après l’élection de la CAQ, les demandes ont de nouveau été acceptées au Programme de financement des infrastructures, à la condition que les CPE louent un local pour opérer leurs activités. Cependant, les locaux à Saint-Constant n’étaient pas assez grands et les loyers augmentaient, raconte Mme Laforge.

Laurianne Bazinet et Emmanuel Rouleau de Construction Richelieu, le conseiller municipal David Lemelin, le maire de Saint-Constant Jean-Claude Boyer, la directrice générale de Soleil souriant Marie-Josée Laforge, le vice-président du conseil d’administration Jonathan Bédard et le directeur du service de l’aménagement du territoire Hugo Sénéchal se rassemblent pour célébrer l’aboutissement du projet. (Photo: Le Reflet – Guillaume Gervais)

Après avoir réalisé des études de marché, la directrice générale a fait valoir au gouvernement qu’elle pouvait faire construire un nouveau bâtiment, ce qui lui a été accordé. Depuis, la facture évaluée à 1,3 M$ en 2013 a grimpé à 3,8 M$ en 2023.

«On a aussi eu des problèmes avec les contrats, fait-elle savoir. Il n’y a pas grand architectes qui veulent travailler avec le ministère de la Famille parce qu’il a beaucoup de règlements et n’a pas beaucoup de sous pour construire les CPE.»

Les longueurs administratives ont également affecté le projet, ajoute celle qui salue néanmoins l’ajout d’une équipe décisionnelle au ministère en février dernier.

Les travaux sont en branle pour ouvrir en décembre 2023. (Photo: Le Reflet - Denis Germain)

Mme Laforge est l’une des cinq représentantes dans tout le Québec qui ont fait des représentations auprès du gouvernement afin de lui présenter les enjeux du milieu.

«J’ai fait valoir les délais et les demandes du ministère qui n’avaient pas de sens, poursuit-elle. Par exemple, je fais une étude d’opportunités en construction et on me demande combien vont coûter les poubelles, alors que ce ne sont pas une construction. Ça n’a rien à voir.»

Personnel recherché

Mme Laforge n’est pas au bout de ses peines, puisqu’elle devra trouver le personnel nécessaire pour combler les besoins de la nouvelle installation qui devrait ouvrir en décembre. Elle y travaille déjà depuis un bon moment.

«Pour pallier ça, j’ai engagé des employés et je leur ai donné des postes de remplaçantes avec un nombre d’heures fixes, décrit-elle. J’ai également créé des postes d’éducatrices volantes pour soutenir celles déjà présentes afin de les remplacer pour leur planification ou les pauses.»

La directrice générale Marie-Josée Laforge a discuté avec Le Reflet des enjeux dont elle a fait face pour obtenir le permis de la nouvelle installation. (Photo: Le Reflet - Denis Germain)

Elle est fière aussi d’avoir créé un programme d’intégration pour les employés, une première dans les CPE, selon ses dires. De plus, la directrice générale est ouverte à recevoir plus de stagiaires du campus de Saint-Constant du cégep de Valleyfield.

La nouvelle installation comprendra quatre pouponnières, dont deux simples et une double, deux groupes de 4 ans et cinq groupes multiâge. Ces derniers seront tous au 2e étage du nouveau bâtiment, ce qui permettra la fratrie entre frères et soeur et «aidera à l’autonomie et le respect».

Autres projets touchés

Le CPE Soleil souriant n’est pas le seul centre de la petite enfance du territoire à avoir subi des délais de livraison. L’installation de Candiac du CPE La mère Schtroumph a ouvert le 20 mars, alors qu’il devait l’être à l’automne dernier. Les retards dans la réalisation des travaux ainsi que l’augmentation des coûts sont en cause, a indiqué le CPE au Journal.

De son côté, l’installation à Saint-Mathieu du CPE Saint-Philippe prévoit ouvrir en avril, plutôt qu’à l’automne dernier tel que planifié. Le Journal a tenté de joindre le CPE à multiples reprises afin de connaître les raisons, mais n’a pas eu de retour.

Processus allégé

Dans son budget présenté le 21 mars, le gouvernement a promis d’injecter 376 M$ au cours des 5 prochaines années dans les services de garde. Questionné sur les délais pour mettre en place des CPE, la député de Sanguinet Christine Fréchette 

«La mise en place du Grand chantier pour les Familles nous permettra de compléter le réseau de la petite enfance et ce, pour que chacun de nos enfants ait accès à une place subventionnée, a-t-elle mentionné. Notre gouvernement a travaillé sans relâche pour accélérer la création de places en services de garde.»

Le député provincial de La Prairie, Christian Dubé, a indiqué au Journal que des processus d’allégement ont déjà été mis en place pour réduire les délais de traitement.

«Les nouveaux projets devraient donc bénéficier de ses accélérateurs dans le futur, comme la diminution des différentes étapes passant de 17 à 9 pour l’ouverture d’un CPE, ainsi que l’ajout du bureau d’accélération de projets annoncé par la ministre de la Famille», a-t-il dit.