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VIDÉOS - Mauvaise qualité de l'air : des mères simulent leur mort à La Prairie

le jeudi 07 septembre 2023
Modifié à 9 h 25 min le 08 septembre 2023
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Seules cinq fonderies dans le monde traitent des concentrés ayant de hautes teneurs en arsenic, dont la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda. (Photo : Le Reflet – Guillaume Gervais)

Des militantes du regroupement Mères au front ont manifesté leur mécontentement et leurs préoccupations concernant la piètre qualité de l’air dans la ville de Rouyn-Noranda, et ce, devant les bureaux du député Christian Dubé, à La Prairie, le 7 septembre.

Une dizaine de mères ont fait entendre leur message en même temps que leurs consœurs qui manifestaient dans plusieurs villes du Québec, dont un rassemblement principal à Montréal. Elles ont toutes participé à un «Die-in», un concept qui enjoint les participants à tomber par terre pour simuler leur mort.

«J’étais à Rouyn-Noranda, et une des mères m’a dit qu’elle devait vérifier la direction du vent pour déterminer si elle ouvrait ses fenêtres, déplore Carole Mainville, instigatrice de la manifestation à La Prairie. On ne devrait pas vivre dans un endroit où nous devons faire ces choix.»

La Fonderie Horne, située dans la ville de Rouyn-Noranda, a fait les manchettes en 2022 alors qu’elle rejetait une moyenne annuelle d’arsenic dans l’air ambiant de 100 nanogrammes/m3, alors que la norme provinciale est fixée à 3 nanogrammes/m3.

«Nous revendiquons le droit universel à l’air pur pour tout le monde au Québec, poursuit Mme Mainville. Nous demandons au gouvernement de révoquer le droit de polluer qui a été accordé à la Fonderie Horne.»

Les militantes se sont rassemblées à La Prairie. (Photo: Le Reflet - Guillaume Gervais)

Mme Mainville fait référence à l’autorisation octroyée à l’usine pour émettre un maximum de 65 nanogrammes/m3 d’air de moyenne annuelle jusqu’au 15 mars 2024. Ce seuil représente 22 fois la norme québécoise.

«Nous espérons que le gouvernement nous aura entendus, enchaîne-t-elle. Il en va de soi pour la santé de nos enfants et de nos petits-enfants.»

Les mères ont récité un poème qui décrit l’urgence d’agir et ont inscrit le nom des personnes pour lesquelles elles militent.

La compagnie réagit

La multinationale Glencore, qui est propriétaire de la Fonderie Horne, a envoyé une déclaration aux médias à la suite des manifestations des Mères au front. Elle tient à assurer qu’elle «reconnait la liberté d’expression et le droit de manifester des citoyens et qu’elle accorde une grande importance à la communication ouverte et respectueuse avec toutes les parties concernées».

«Notre objectif demeure de diminuer le plus rapidement possible nos émissions, soutient-elle. Nous avons présenté un plan de plus de 500 M$ pour réduire nos émissions atmosphériques, nous avons procédé à l’opération de caractérisation et de travaux des sols de surface de plus de 50 terrains résidentiels et à haute fréquentation par des enfants dans le quartier Notre-Dame et la mise en opération récemment d'un nouveau dépoussiéreur, quatre mois avant l’échéance prévue.»

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