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VIDÉOS - Entente en santé mentale: intervenants et policiers au service des citoyens

le mercredi 12 avril 2023
Modifié à 7 h 07 min le 13 avril 2023
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

David Gaulin, directeur des services de santé mentale-dépendance du CISSSMO écoute l'allocution de Michel Guillemette, directeur de la Régie intermunicipale de police Roussillon. (Photo: Le Reflet – Denis Germain)

La Régie de police intermunicipale de police Roussillon a vu son lot d’appels concernant la santé mentale augmenter de plus de 50% depuis 2018. Elle souhaite que son entente signée avec le Centre intégré de santé et des services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) le 12 avril réponde à ce besoin.

L’entente couvre trois points majeurs, soit la formation conjointe des intervenants et des policiers sur les meilleures pratiques en matière d’intervention, l’échange d’informations en temps réel entre la Régie et le CISSSMO et la mise en place d’un protocole de communication efficace.

«Malheureusement, ce genre d’intervention peut parfois être difficile et même devenir dangereuse pour toutes les personnes impliquées», indique Michel Guillemette, directeur de la Régie intermunicipale de police Roussillon.

Michel Guillemette a expliqué l'importance de cette entente en compagnie de Normand Dyotte, maire de Candiac et de l'inspecteur Walter Rifiorati qui a chapeauté le projet. (Photo: Le Reflet - Denis Germain)

Il donne en exemple le décès de l’agente Maureen Breau, de la Sûreté du Québec, qui a perdu la vie à Louiseville le 27 mars à la suite d’une intervention auprès d’une personne souffrant de santé mentale.

«En travaillant ensemble, nous pouvons nous assurer que les personnes qui ont besoin d’aide reçoivent les services appropriés rapidement, ce qui peut prévenir des situations plus graves», ajoute-t-il.

Dans un avenir rapproché, la police souhaiterait que certaines de ses interventions se fassent en duo – un policier et un spécialiste – afin de pouvoir agir directement sur le lieu où l’appel a été logé.

David Gaulin, directeur des services de santé mentale-dépendance du CISSSMO, précise que la pandémie a confirmé qu’une telle entente était nécessaire.

«On a eu à peu près 30% d’augmentation de demandes au niveau de nos mécanismes d’accès et plus de 1 000 patients en attente, décrit-il. L’entente va aider à rejoindre cette clientèle qui est parfois désaffiliée.»

Il estime que l’approche qui consiste à développer des services de proximité avec le tissu social et les familles est novatrice.

Ce projet est financé en partie grâce à une subvention de 265 600$ octroyée par le ministère de la Sécurité publique. Le député de La Prairie et ministre de la Santé et des services sociaux tenait à souligner cette entente.

«L’approche de la RIPR en matière sociale et communautaire mérite certainement d’être encouragée, dans un contexte où nous souhaitons mettre en commun les expertises du ministère de la Sécurité publique et du ministère de la Santé et des Services sociaux en vue d’assurer l’implantation de modes d’intervention multidisciplinaires» fait savoir Christian Dubé par voie de communiqué.

Soutien apprécié

Selon April Daviau, intervenante en santé mentale pour le CISSSMO, l’entente permettra de bonifier l’offre de services offerts aux personnes atteintes d’un trouble de santé mentale.

«On voit souvent ce type de projet dans d’autres territoires et on voit que ça aide la population qui vit plus difficilement en communauté», explique-t-elle.

David Gaulin, directeur des services de santé mentale-dépendance du CISSSMO, Claudine Binette, conseillère politique de Christian Dubé, Dominique Pilon, directeur général adjoint aux programmes sociaux, de réadaptation et de soutien à l'autonomie des personnes âgées, Michel Guillemette, directeur de la Régie intermunicipale de police Roussillon, Normand Dyotte, maire de Candiac et l'inspecteur Walter Rifiorati. (Photo: Le Reflet - Guillaume Gervais)

Mme Daviau rappelle qu’il n’est pas obligatoire d’avoir un diagnostic en santé mentale pour recevoir des services. Elle est d’avis que l’expertise des intervenants sera bénéfique pour déceler des symptômes et diriger les personnes en détresse vers les programmes appropriés.

Sa collègue Maryse Naud abonde dans le même sens.

«Ça va donner un coup de main à la clientèle afin d’avoir un meilleur accès aux services sans devoir passer par l’urgence», croit-elle.

«En seulement cinq ans, nous avons vu le nombre d’interventions en santé mentale passer de 549 en 2018 à 1037 en 2022, pour un total de 3 608.»

-Michel Guillemette, directeur de la Régie intermunicipale de police Roussillon