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VIDÉOS - Des saveurs africaines, antillaises et latines à Saint-Constant

le mardi 10 janvier 2023
Modifié à 19 h 03 min le 10 janvier 2023
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Mélissa Lerebours et Miranda Tanice se partagent la paperasse et le service à la clientèle, selon les forces de chacune, expliquent-elles. (Photo: Le Reflet – Audrey Leduc-Brodeur)

Fatiguées de se déplacer à Montréal pour dénicher les ingrédients essentiels à la confection des plats de leur enfance, Mélissa Lerebours et Miranda Tanice ont récemment ouvert le Marché Inter-Nations à Saint-Constant où la cuisine des Antilles, de l’Amérique latine et de l’Afrique se marient  pour en faire découvrir les saveurs particulières.

 

 

C’est en discutant avec leurs collègues et leurs proches que les deux propriétaires âgées de la trentaine ont flairé l’occasion d’affaires.

«Ces épiceries existent dans les arrondissements de LaSalle et Montréal-Nord, mais très peu sont situées sur la Rive-Sud, encore moins dans la région», fait savoir Mme Tanice, résidente de Saint-Constant depuis 2018.

Le hasard a fait en sorte que les deux amies depuis le secondaire sont tombées sur un local vide sur la rue Prince, près de trois autres commerces opérés par la communauté noire locale, soit le restaurant Géo’Délices, le salon de coiffure Rasma Afro et l'Académie Hapkido Jolivet. Elles l’ont rénové durant un an pour le mettre à leur goût.

«Nous sommes chanceuses d’avoir trouvé cet espace, car l’emplacement est parfait et il existe une rareté de locaux dans la région», soutient Mme Lerebours, résidente de Delson depuis 2019.

Produits exportés

Pour le moment, les tablettes du Marché Inter-Nations sont garnies d’épices, de fruits et légumes, de fromages, de manioc et de plantain, de queues de bœuf, de chèvre, de poisson-chat, de morue salée et de centaines d’autres items, dont les ustensiles de cuisine et de cuisson pour les apprêter. Quant aux étalages encore vides, ils n’attendent que de recevoir de nouveaux produits, précisent les deux femmes natives d’Haïti.

«On se nourrit beaucoup de nos discussions avec nos clients. Ils nous informent sur différents ingrédients et on les commande par la suite», explique Mme Tanice, qui qualifie cette cuisine de «variée et pleine de saveurs».

Les propriétaires s’approvisionnent auprès de fournisseurs de Montréal qui exportent les produits à l’international. Elles étudient la possibilité de faire venir ceux-ci directement d’Afrique et ailleurs, «afin que le processus soit plus abordable», indiquent les deux femmes d’affaires.

Celles-ci cuisinent aussi de temps à autre et vendent leurs plats préparés, notamment les traditionnels pâtés jamaïcains.

 

 

Population

Si leur étude de marché laisse présager une réussite, c’est notamment en raison de l’augmentation de la population africaine, antillaise et latine dans la région, croient Mmes Tanice et Lerebours. Les données des deux derniers recensements tendent à leur donner raison. D’après le recensement de 2021, 1 025 résidents de Saint-Constant sont nés au Mexique, en Amérique centrale ou en Amérique du Sud et 1 215 sont natifs d’Afrique. Dans les deux cas, c’est plus du double qu’en 2016.

«On veut faire de notre marché un lieu de rassemblement pour les résidents d’origine africaine, latine et antillaise, tout en accueillant les Québécois qui veulent découvrir cette cuisine.» -Miranda Tanice

En plus de la nourriture, l’épicerie vend des produits capillaires, des chandelles et des remèdes traditionnels des grand-mères haïtiennes. (Photo: Le Reflet – Audrey Leduc-Brodeur)