VIDÉOS - Chaise des générations : petit meuble, grande importance

Un petit meuble d’une grande importance a été déposé au local du conseil municipal de La Prairie, le 24 janvier. La chaise des générations, un projet des Mères au front, rappelle aux élus l'impact de leurs décisions sur les générations futures.

Marianne Picard est l’initiatrice de ce projet dans la municipalité. L’idée est partie de Bruno Marchand, maire de la Ville de Québec, qui a choisi en novembre 2021 de se doter d’un symbole pour se rappeler que toutes les décisions prises dans un hôtel de ville sont susceptibles d’influencer les prochaines générations. Plusieurs autres municipalités ont emboîté le pas.

«Nous voulons un avenir pour nos enfants et du courage politique, explique la Laprairienne. Tout ce que nous faisons est en fonction de ça.»

Les élèves du Collège Jean de la Mennais ont présenté la chaise aux élus de La Prairie, le 24 janvier. (Photo: Le Reflet – Guillaume Gervais)

L’organisme, qui est composé de mères et grand-mères à travers le Québec, fait savoir qu’il met des actions en place visant à rappeler «aux décideurs qu’ils ont le devoir et la responsabilité de faire de la protection de l’environnement une priorité politique et de mettre en place des actions ambitieuses pour faire à la crise climatique et de la biodiversité».

«La chaise rappelle aux dirigeants et dirigeantes que leur futur se dessine à travers les décisions prises aujourd’hui, est-il défini sur leur site Web. Elle permet en outre aux enfants qui la fabriquent d’exprimer leur potentiel créatif et d’influencer les décisions et actions des adultes en faveur d’un avenir durable.»

Mme Picard renchérit dans ce sens.

«Chaque fois [que les élus] voient la chaise, ils vont penser aux élèves et à l’environnement, espère-t-elle. Il est minuit moins quart et on ne peut pas faire fi de ça et de la dégradation des changements climatiques.»

Deux rôles, un but

Pour lancer le projet, la Mère au front qui représente sa municipalité doit contacter une école de son quartier afin que les élèves décorent la chaise. Dans le cas de Mme Picard, le processus a été plus rapide, puisqu’elle enseigne au Collège Jean de la Mennais en 6e année.

«J’ai demandé aux élèves pourquoi ils pensaient que ce projet était important et ils m’ont sorti plusieurs raisons», se réjouit-elle.

Les élèves ont, à tour de rôle, partagé leurs témoignages aux élus de La Prairie, avant la séance du conseil du 24 janvier.

«Nous faisons partie de la biodiversité, nous devons donc en prendre soin, a plaidé Teodora Alexandru. Il faut arrêter de couper la forêt, car les habitations des animaux sont détruites. C’est notre santé qui est en jeu quand l’air et l’eau sont pollués.»

Quant à Sofia Bourja, elle a rappelé l’importance de freiner les changements climatiques.

«Les banquises fondent et les milieux de vie des animaux marins disparaissent, explique-t-elle. Ceux-ci doivent se déplacer. Des millions d’humains doivent aussi quitter leur maison, car le niveau de l’eau augmente et il y a des inondations. Ce sont des réfugiés climatiques.»

Du côté de William Zheng, il a évoqué la responsabilité de la ville qui doit montrer l’exemple, selon lui.

«Si vous, les conseillères et les conseillers, prenez des décisions pour nous, les enfants, nous pourrons aider la communauté par la suite, a-t-il dit. Vous avez la possibilité de nous donner l’exemple pour que nous puissions bâtir sur ce qui aura été fait.»

Le maire Frédéric Galantai était ravi de voir les jeunes se mobiliser pour une cause qui leur tient à cœur.

«Je vous félicite, vraiment, et je vous assure que vous serez entendus, a-t-il indiqué. La chaise sera ici en permanence à toutes les séances du conseil et on va faire de notre mieux pour prendre des décisions qui bénéficieront à l’environnement. Comme disait un des jeunes : ’’on a une seule planète et il faut en prendre soin’’.»

«Vous pouvez aider à prévenir les conséquences négatives des changements climatiques. Il faut transmettre les connaissances des adultes aux enfants. Nous comptons sur vous.»

-Sofia Capriciu, élève