VIDÉO - Quand le théâtre conscientise les jeunes à l’environnement
Depuis 2018, la troupe de théâtre multidisciplinaire pour enfants Meute Monde de Delson souhaite faire découvrir aux jeunes plusieurs formes d’art tout en les sensibilisant aux enjeux liés à l’environnement. Elle a récemment présenté le spectacle d’envergure Pile Up à Montréal, dont l’univers est entièrement composé d’objets désuets.
Conçue en 2020, la production, qui était à l’affiche au Gesù le 7 mai dernier, est l’histoire de deux ratons laveurs maladroits cohabitant autour d’une pile de déchets qu’ils protègent, entretiennent et agrandissent.
«Quand j’ai commencé Meute Monde, je trouvais que les familles achetaient beaucoup d’objets. Pour moi, c’est plus intéressant de jouer avec ce qu’on a sous la main. C’est comme ça que j’ai commencé à fabriquer des marionnettes recyclées», raconte Joannie Papillon, directrice artistique.
La dramaturgie est venue se greffer à cette scénographie par la suite. Mme Papillon a souhaité aborder des sujets reliés à l’environnement, dont la préservation et la revalorisation.
«Les enfants réagissent vraiment bien. Souvent, les parents nous disent qu’en retournant à la maison, le bac de recyclage se fait dévaliser pour fabriquer des jouets ou des personnages. On sert vraiment notre mission», remarque-t-elle.
Les spectacles de Meute Monde génèrent également des conversations au sein des familles. Selon Mme Papillon, les parents sont curieux de découvrir ce que leurs enfants comprennent et leur perception lorsqu’il est question d’environnement.
En musique
Pile Up a pris une nouvelle dimension dans la dernière année, avec de la musique en direct jouée par cinq musiciens sur scène.
Des pièces issues du Carnaval des animaux de Camille St-Saëns sont mélangées à des compositions originales commissionnées par Meute Monde au compositeur Philippe Dionne. C’est grâce à une subvention de Desjardins que la troupe de théâtre a approché l’orchestre Bach avant dodo, dévouée à la démocratisation de la musique classique pour les tout-petits.
«C’était une belle coproduction, puisqu’en plus d’avoir un peu la même mission, ça nous a permis de s’entraider. Nous, on a les contacts plus institutionnels, mais moins d’expérience dans la vente de billets. C’est un partenariat riche pour créer une communauté plus large», décrit Mme Papillon.
De plus, le spectacle n’a pas de dialogues. Ce choix artistique s’est fait dans l’objectif d’avoir un langage universel. La troupe souhaitait pouvoir s’adresser aux enfants de tout âge sans avoir à changer ou à adapter le vocabulaire, que ce soit par le jeu, la musique ou la danse.
«Ça laisse aussi plus de place au questionnement, puisque ça peut être abstrait. Le public se demande ce qui s’est passé, si par exemple un poisson s’est fait attraper dans un filet, qu’est-ce que ça peut vouloir dire? Quelles sont les conséquences?» détaille Mme Papillon.
Dans le processus de recherche pour cette pièce, Meute Monde a été soutenue lors d’une résidence de trois semaines en Nouvelle-Écosse, dans un théâtre spécialisé en spectacles de marionnettes.
La troupe présente quatre spectacles au total, dont trois «communautaires» mettant en scène un artiste solo. Love Lion, À chacun sa chanson et Noël ensemble sont offerts dans les écoles et les garderies, entre autres.
Meute Monde se déplace également dans les parcs avec Stella la licorne, un projet que Joannie Papillon a développé durant la pandémie avec une bourse de la MRC de Roussillon.
Elle a fabriqué le squelette d’une marionnette géante que les enfants ont décoré lors de visites dans les bibliothèques et les camps de jour. Elle est devenue l’effigie de la troupe qui l’utilise pour certaines activités.