Une maison d’édition de Candiac a publié 150 livres en trois ans
Le dessin, l’écriture et les idées ont toujours fait partie de l’ADN de Christian Bougie. Avec son expérience du Web et en marketing, il a fondé sa propre maison d’édition à Candiac qui a fait paraître 150 livres jeunesse depuis sa création en 2018.
«On est très content, on a le vent dans les voiles», dit-il.
L’équipe de sa maison d’édition appelée Victor et Anaïs est composée de deux employés à temps plein et reçoit l’aide de 7 à 8 pigistes, soit des graphistes, des illustrateurs et des réviseurs, entre autres.
Celui qui a fondé une agence marketing, puis qui l’a vendue en 2016, a toujours caressé le rêve de publier ses propres œuvres.
«Je n’ai jamais osé envoyer un manuscrit, mais j’ai toujours eu la volonté de concevoir des livres, confie le Candiacois. J’ai fait des études en arts et en travaillant sur des licences de Mégablocs comme concepteur de jeu, j’ai remarqué que mes idées marchaient bien.»
Quand l’entreprise a démarré, elle a attendu près d’une année complète avant d’imprimer son premier livre. Elle n’avait aucun distributeur et imprimeur.
«Le défi a été de savoir comment vendre nos livres s’ils ne sont pas distribués, explique l’auteur de 48 ans. On a eu l’idée de commencer avec le commerce en ligne.»
Six mois plus tard, la maison d’édition a trouvé son distributeur et «tout a déboulé très vite par la suite», selon M. Bougie.
Premier essai
Victor et Anaïs a développé une série littéraire «d’amour et d’intrigue» nommée Maryan qui a connu un succès dès le départ, ce qui lui a permis de faire circuler son nom dans le milieu.
«Je pense que l’histoire était bien développée, estime-t-il. Ça raconte le récit d’une jeune fille au collège qui vit des choses vraies et c’est près de ce que les adolescents vivent.»
L’accessibilité aux livres jeunesse francophones ne diminue pas au Québec, avec notamment 40 000 à 50 000 nouveautés publiées chaque année selon l’étude de marché exécutée par M. Bougie. Comment se démarquer dans un marché aussi dense?
«Étant donné que le marketing était déjà acquis [pour moi], on a mis l’accent là-dessus. On a créé des publicités ciblées [sur les réseaux sociaux] pour atteindre par exemple des femmes âgées de 35 à 45 ans, qui ont un intérêt pour la lecture et qui ont des enfants.»
Lorsque le Québec a été mis sur pause pendant la pandémie, la maison d’édition a continué à faire rouler la machine et même vendre de deux à trois fois plus de livres.
«Je traitais toutes les commandes dans mon sous-sol, explique-t-il. Je recevais de 150 à 200 commandes par jour.»
En posant son regard sur ce succès, M. Bougie a le sentiment du devoir accompli.
«C’est apprécié lorsqu’on voit les commentaires de 4 à 5 étoiles sur notre site Web, se réjouit-il. Quand on m’écrit, ‘’ma fille n’aimait pas lire, mais a adoré le livre’’, c’est mission accomplie.»
Les livres sont disponibles en librairie et la maison d’édition sera présente dans plusieurs salons du livre au Québec cette année.
«Dans la vision que j’ai, c’est l’ensemble des auteurs qui finissent par faire rayonner tout le monde. Je veux les aider à déployer leurs idées.»
-Christian Bougie