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Une directrice prône l’équilibre des genres en milieu scolaire
le vendredi 06 mars 2020
Modifié à 11 h 19 min le 06 mars 2020
Quand Nathalie Bérubé a débuté en tant qu’enseignante il y a plus de 20 ans, les directions d’écoles étaient composées strictement d’hommes. Elle occupe aujourd’hui le poste de directrice à l’école secondaire de la Magdeleine à La Prairie. Bien qu’elle en soit fière, elle prône l’équilibre des deux genres dans son milieu.
La tendance semble s’être renversée. Au point que l’on constate aujourd’hui que les directions sont majoritairement féminines, explique Mme Bérubé.
«La place des femmes était déjà faite dans les écoles, ça a probablement aidé à ouvrir les portes pour elles dans les équipes de direction», croit celle qui gère la plus grosse école secondaire sur le territoire du Reflet.
En 2010, à son arrivée en poste, il n’y avait qu’un homme faisant partie des gestionnaires. Puis, après le départ de celui-ci, sept femmes étaient à la tête pendant un moment. La directrice considère ce revirement intéressant, mais est d’avis qu’une équipe doit être équilibrée pour gérer efficacement.
«La façon de penser des hommes et des femmes est différente. Nous, les femmes, réfléchissons à plusieurs dimensions en nous attardant à des détails qui ne sont pas toujours nécessaires. Les hommes vont y aller en ligne directe pour prendre des décisions. Le mélange des deux est gagnant», constate la femme âgée de 51 ans.
«Hommes ou femmes, nous sommes tous des cerveaux.» -Nathalie BérubéPremière directrice La résidente de Saint-Constant se souvient que, lorsqu’elle a commencé en tant qu’enseignante dans les années 90, il y avait beaucoup de femmes à ses côtés, mais qu’elles n’étaient pas nécessairement majoritaires dans les salles de classe. La parité était plus ou moins un sujet abordé dans le milieu, laisse-t-elle savoir. «Dans l’équipe de direction par contre, ce n’était que des hommes. Puis, une femme y a fait son entrée à La Magdeleine. Elle s’appelait Pauline Bellefleur. C’était la première [dans la région], à ma connaissance. On était assez impressionnés», dit-elle. Mme Bérubé est d’avis que Mme Bellefleur avait les compétences pour occuper son poste. Elle se souvient que les hommes étaient «assez ouverts d’esprit pour lui faire une place». «C’est une femme qui avait une personnalité forte et qui était très humaine. Elle prenait des décisions dans le respect des gens. Elle était déterminée à ne pas s’arrêter au fait d’être une femme», dit la directrice actuelle. Si elle n’a pas nécessairement vu de différences majeures au niveau de la gestion, Mme Bérubé a dénoté une façon de gérer plus sensible et plus d’attention aux détails. Dans le milieu scolaire, elle ne croit pas qu’il y ait de la résistance des hommes face à une gestion féminine, comme ça peut être le cas dans d’autres domaines. Parcours Mme Bérubé a débuté sa carrière dans les classes de mathématiques d’écoles secondaires. Elle a pratiqué ce métier pendant 6 ans. Son intérêt pour les études, la pédagogie, la didactique et la gestion l’ont poussée à vouloir relever de nouveaux défis. «Je n’étais pas tannée de l’enseignement, mais je voulais vraiment élargir mes horizons», confie-t-elle. La directrice est retournée sur les bancs d’école la fin de semaine et a obtenu un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion de l’éducation à l’Université de Sherbrooke à Longueuil. Elle a également donné naissance à deux enfants pendant cette période et a obtenu une maîtrise. Ensuite, la Commission scolaire a ouvert une banque de candidatures pour la relève dans les directions, plutôt que de fonctionner par affichage de postes comme elle le faisait auparavant. «J’ai tenté ma chance pendant un congé de maternité. Je voulais voir ce que ça pouvait donner. Ça allait me permettre de vérifier ou non si j’allais dans la bonne branche. Je voyais ça comme un plan dans peut-être 5 ans», explique Mme Bérubé. Quelle ne fut pas sa surprise quand, à son retour en 1997, une opportunité pour un remplacement de directrice adjointe s’est présentée. «J’ai essayé et je me suis fait prendre au piège. En janvier 2002, j’occupais le poste de directrice», laisse-t-elle savoir. Aujourd’hui, elle accompagne la cohorte d’aspirants en gestion de l’éducation avec Sophie Dufault, une collègue directrice à l’école Jacques-Leber à Saint-Constant. Aux yeux d’Hélène Dumais, responsable des communications à la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (CSDGS), Mme Bérubé est une gestionnaire attentive, à l’écoute et ouverte à discuter avec ses élèves. «Cela lui permet de faire des choses extraordinaires avec eux», dit-elle. Les femmes à la CSDGS -80% de tous les employés; -70 % des gestionnaires; -85 % des professionnels; -78 % du personnel enseignant; -83 % du personnel de soutien.