Un projet immobilier suscite de la méfiance à Sainte-Catherine
Une rencontre organisée par la Ville de Sainte-Catherine en collaboration avec Habitation Mozenco, nouveau propriétaire du bâtiment et du terrain qui appartenaient aux Chevaliers de Colomb, n’a pas convaincu plusieurs participants, hier soir.
La trentaine de citoyens avaient été invités à émettre leurs suggestions qui doivent servir de guide pour un futur projet domiciliaire qui verra le jour à la place du bâtiment vendu.
Un quiproquo semblait régner dès le début de la réunion. Certains intervenants s’attendaient à une présentation en règle d’un projet déjà défini, ce qui n’était pas le cas. Le promoteur Jacques Lusignan, de la firme Habitation Mozenco, souhaite recueillir l’opinion des résidents avant de concevoir ses plans. Deux citoyens ont interrompu la présentation pour manifester leur frustration. Ils ont ensuite quitté la salle des Chevaliers de Colomb du boulevard Saint-Laurent.
Marie-Josée Halpin, directrice du Service aménagement du territoire et développement économique à la Ville de Sainte-Catherine a brossé les réalisations de la municipalité en matière d’aménagement. Elle a été interrompue à quelques reprises, les citoyens voulant aborder directement le cas du projet immobilier.
D’autres résidents auraient souhaité que la Ville mette en place des infrastructures servant à l’ensemble de la communauté au lieu d’autoriser un développement domiciliaire qu’ils soupçonnent destiné à une clientèle aisée en raison de son emplacement avec vue sur le fleuve et Montréal. C’est le cas de François Racicot qui croit que les dés sont pipés dans ce dossier.
«J’aurai aimé des jardins communautaires, une piscine extérieure que nous n’avons pas, une piste cyclable, etc. Le terrain est zoné communautaire. Là, on va nous mettre un bloc monolithique qui va nous faire de l’ombre. Je suis très déçu de la rencontre. Ce n’est pas du tout à quoi qu’on s’attendait. La Ville sait déjà ce qui va se faire. On a choisi ce secteur parce qu’il est boisé et tranquille», a-t-il déclaré.
M. Racicot, à l’instar des autres citoyens, s’est tout de même prêté au jeu en émettant ses opinions lors de tables rondes animées par des architectes et ingénieurs mandatés par le promoteur.
Amélie Hudon, responsable des communications à la Ville de Sainte-Catherine, a indiqué qu’en fonction des infrastructures réclamées (piste cyclable, etc.) une «cohabitation harmonieuse» avec le projet domiciliaire était possible.
Pas surpris
Le promoteur dit ne pas être étonné par la réaction des citoyens.
«C’est une première rencontre. Il faut se parler pour se comprendre. Leur réaction est normale. Les idées que les gens donnent ce soir vont se retrouver dans le projet. À la suite de leurs commentaires, il y aura une deuxième rencontre où le présentera le projet», a-t-il déclaré au Journal.
Il a réitéré ces propos aux participants à la fin de la rencontre.
Délimiter le terrain
Avant que la réunion débute, les citoyens se sont rendus à l’extérieur pour constater les limites du terrain en compagnie du promoteur Jacques Lusignan. Ce dernier voulait faire taire les rumeurs à l’effet que Mozenco avait acheté le terrain bordant le fleuve ainsi que celui du terrain de baseball adjacent au local des Chevaliers de Colomb. Ces deux emplacements appartiennent à la Corporation de Gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent qui les loue à la municipalité.