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Environnement
Un mouvement citoyen accuse Acti-Cité d’ensevelir des espèces aquatiques dans la carrière
le vendredi 17 juillet 2020
Modifié à 10 h 24 min le 16 juillet 2020
Accusé par un mouvement citoyen d’avoir enseveli des espèces aquatiques pendant le remblaiement de l’ancienne carrière à La Prairie, le propriétaire du site rappelle qu’un rapport d’études biologiques produit à pareille date l’an dernier soutient qu’il n’y a pas d’espèces fauniques à déplacer dans cette partie du terrain.
Le 25 juin, le mouvement Projet carrière vivante a rapporté sur Facebook, photo à l’appui, que des poissons, tortues et têtards avaient été aperçus dans ce qu’ils assurent être «un milieu humide résiduel au cœur de la carrière» et qu’ils étaient «sur le point d’être enterrés vivants».
Il a alerté Urgence Environnement à ce sujet le 18 juin, mais celui-ci l’a redirigé vers le certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement qui approuve le remblaiement de la carrière, rapporte Projet carrière vivante. L’organisme ministériel a confirmé au Reflet avoir reçu une plainte à cette date et a rappelé que les remblais sont autorisés dans le secteur visé par le signalement.
[caption id="attachment_91024" align="alignright" width="444"] Le mouvement citoyen Projet carrière vivante dit avoir déplacé ces espèces aquatiques avant qu’elles ne soient ensevelies. (Photo: Facebook – Projet carrière vivante)[/caption]
«Des suivis ont déjà été réalisés et d'autres sont déjà prévus par le Centre de contrôle environnemental du Québec (CCEQ)», précise Daniel Messier, porte-parole régional du ministère de l’Environnement.
Pour leur part, disant agir «en bon Samaritain», les représentants du mouvement qui résident à La Prairie ont procédé à une relocalisation d’une partie des poissons et têtards.
Ils ajoutent avoir montré au propriétaire Luc Poirier l’endroit où se trouvaient encore des espèces aquatiques dans les cours d’eau, mais que «ce matin [25 juin], ce milieu humide était remblayé, ensevelissant du coup les espèces aquatiques s’y trouvant».
Trois milieux humides, mais pas dans la carrière
Le promoteur du projet Acti-Cité s’est exprimé sur le sujet par l’entreprise de sa porte-parole Marie Beaubien, à la demande du Reflet. Celle-ci souligne à nouveau que le rapport d’études biologiques commandé par le propriétaire ne fait état d’aucun milieu humide reconnu selon la définition du ministère de l’Environnement dans la partie de la carrière qui est présentement remblayée. De plus, aucune espèce faunique menacée ne s’y trouve, d’après le rapport.
Mme Beaubien a néanmoins rappelé que trois milieux humides ont bel et bien été identifiés lors de l’étude biologique, mais qu’ils ne sont pas situés dans la partie où les travaux de remblaiement ont lieu.
«Qui plus est, le promoteur n’a pas l’intention d’intervenir dans ces milieux. Même mieux, il souhaite les conserver et les protéger», assure Mme Beaubien.
Celle-ci ajoute que le secteur où se trouvent ces milieux humides «n’est pas accessible par les équipes de travail ni par la machinerie qui se trouve actuellement sur le site».