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Ln retour de Trump: une menace pour l’automobile canadienne

le samedi 09 novembre 2024
Modifié à
Par Benoit Charette

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche suscite de vives inquiétudes au sein de l’industrie automobile canadienne. Un mandat marqué par des tarifs douaniers élevés et un possible recul sur les politiques d’électrification pourrait perturber une collaboration transfrontalière qui perdure depuis près de 60 ans. Flavio Volpe, président de l'Association des fabricants de pièces d’automobiles (APMA), souligne que l’approche protectionniste de Trump en matière de commerce pourrait mettre en péril des décennies d'intégration entre les États-Unis et le Canada.

Des tarifs américains qui menacent l’économie canadienne

L’imposition par Trump d’une taxe de 10 % sur les importations mondiales pourrait coûter des dizaines de milliards au PIB canadien. Selon une analyse économique de TD, le secteur automobile canadien, qui dépend à 80 % des exportations vers les États-Unis, subirait les effets les plus négatifs. En effet, environ la moitié des véhicules produits au Canada sont construits par des entreprises américaines comme Ford et General Motors. L’impact de ces tarifs pourrait compromettre des milliers d’emplois et l’équilibre des échanges automobiles entre les deux pays.

USMCA : une épée à double tranchant pour l’industrie canadienne

Les négociations de l'accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) en 2026 pourraient également devenir une épine dans le pied du Canada. Bien que le Canada ait, lors du premier mandat de Trump, réussi à démontrer la complémentarité de ses intérêts avec ceux des États-Unis, les risques d’un second mandat apparaissent plus grands. David Adams, PDG de Global Automakers of Canada, craint une réouverture de l’accord qui pourrait compliquer les relations commerciales canado-américaines et nuire aux entreprises de part et d'autre de la frontière.

Électrification : un chantier compromis ?

Le virage vert du secteur automobile pourrait être ralenti, voire inversé, par Trump et les républicains, qui affichent une hostilité marquée envers les véhicules électriques (VE). Les règles d’émission de l’EPA, qui stimulent la demande pour les VE, pourraient être assouplies, affectant ainsi le marché nord-américain. Cela inquiète les entreprises canadiennes, qui ont investi plus de 50 milliards de dollars dans les VE au cours des dernières années, anticipant une forte demande américaine. Pour Brendan Sweeney, directeur de Trillium Network for Advanced Manufacturing, la relation entre Trump et le PDG de Tesla, Elon Musk, pourrait jouer un rôle déterminant pour influencer les décisions en matière de VE.

Le Canada face à un défi de taille

Alors que les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis risquent de se détériorer sous une seconde présidence Trump, les responsables canadiens intensifient leurs efforts pour maintenir une alliance solide. Flavio Volpe souligne que l’industrie automobile canadienne doit démontrer qu’elle est un partenaire incontournable pour les États-Unis, en particulier face à la montée en puissance de la Chine dans le secteur de l’électrification. L’enjeu est de taille : préserver l’avenir de l’automobile canadienne dans un contexte mondial en pleine mutation.

Avec des renseignements d'Automotive News Canada

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