Tireur actif dans une école : une simulation pour se préparer à la réalité

Dès que l’appel annonçant la présence d’un tireur est entré, tous les effectifs de la Régie intermunicipale de police Roussillon se sont dirigés vers l’école du Tournant, à Saint-Constant. Balles à blanc tirées, comédiens qui jouent le rôle des blessés; la simulation d’une intervention policière pour maîtriser un tireur actif qui s’est tenue le 18 mars était d’un réalisme à donner des frissons.

Près de 150 policiers de la Régie intermunicipale de police Roussillon ont suivi la formation. (Photo : Michaël Rivard)

Une centaine de policiers, ambulanciers et pompiers ont pris part à cette formation le soir lorsque les cours étaient terminés. Le Reflet a assisté à cette mise en scène à l’intérieur des murs de l’école et a décrit ce qu'il a vu.

À l’arrivée des policiers, armés jusqu’aux dents, les élèves paniqués courent dans tous les sens afin de trouver refuge. Les escouades gardent leur calme malgré le chaos qui règne. Leur objectif : neutraliser la menace en l’espace de 20 minutes

Les groupes effectuent une fouille des lieux pour s’assurer qu’il n’y ait pas de 2e tireur et que le danger est écarté. Même si les victimes crient leur douleur et demandent de l’aide, les agents doivent se concentrer sur le tireur. Un superviseur à l’extérieur est en constante communication avec ses policiers afin de coordonner l’opération.

Une fois la fouille complétée, les policiers évacuent les blessés un à un vers les paramédics de la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), stationnés au poste de contrôle en avant de l’école. Ils dirigent ceux qui peuvent se déplacer vers la sortie et transportent ceux qui sont incapables de bouger.

«Cette formation-là commence à l’école de police, mais c’est important de faire un suivi pour ne pas perdre nos acquis et s’assurer que les policiers soient les plus efficaces possible lors d’une intervention», indique Simon Martel, agent formateur à la Régie intermunicipale de police Roussillon. Les policiers s’adonnent à ces formations spécialisées quatre fois par année.

«C’est sûr que le stress est élevé, ajoute-t-il. Ces formations-là sont importantes pour simuler le stress que pourraient vivre les policiers. Ils vont apprendre à se connaître eux-mêmes, à connaître leurs réactions et voir comment ils vont réagir si ça arrivait dans la vraie vie.»

Un large périmètre de sécurité a été érigé par les policiers autour de l'école du Tournant. (Photo : Michaël Rivard)

Partenaires

Après la simulation, l’équipe des formateurs rencontre les policiers pour analyser le déroulement et apporter des améliorations dans leur intervention.

«Un scénario comme celui-là peut nous servir à créer d’autres interventions, d’autres simulations ou même des formations en continu plus tard, soutient Jérémie Poirier, paramédic à la CETAM. Gestion de trauma, gestion de plaies, gestion [de blessures] par balles, mais aussi gestion de scène, gestion de patients qui sont très nerveux. Pour les paramédics à la CETAM, ça pourrait développer leur excellence au niveau des soins à apporter si jamais une situation comme celle-là arrivait dans la vraie vie.»

La Régie intermunicipale de police Roussillon a dû répondre à plusieurs fausses alertes dans les dernières années notamment à l’école secondaire de la Magdeleine en 2021 et 2022. Elle assure être toujours prête à faire face au danger et prend toute menace au sérieux.

«Même si ça s’avère être un faux appel, on va le traiter comme un vrai, renchérit Simon Martel. Ça nous permet de grandir, les policiers vont apprendre et on va faire des rétroactions. Ça nous permet aussi de coordonner tous nos efforts avec les autres services d’urgences qui vont être là. Ça nous permet de voir que si jamais ça arrive pour vrai, qu’on est vraiment prêts à intervenir et tout coordonner ça ensemble.»

Les policiers armés sont entrés dans l'école après l'appel lancé au 911. (Photo : Michaël Rivard)