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Saint-Mathieu : la piste d'atterrissage privée échappe à la règlementation fédérale

le jeudi 01 décembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 01 décembre 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Tel qu’il l’avait annoncé, Transports Canada a envoyé un inspecteur visiter la piste d’atterrissage privée en construction à Saint-Mathieu et constaté que le projet échappe à toute réglementation fédérale.

«Il a été déterminé que le projet d’aérodrome privé […] est situé à l’extérieur d’une zone bâtie d’une ville ou d’un village. Aucune certification, autorisation ou approbation n’est donc requise par Transports Canada», a répondu la porte-parole Natasha Gauthier au Reflet par courriel.

«Selon les informations obtenues par le ministère, le propriétaire du terrain privé sur lequel sera aménagé l’aérodrome a consulté les voisins de son propre chef», a-t-elle ajouté.

Elle rappelle que des modifications au «Règlement de l’aviation canadien» entreront en vigueur le 1er janvier, obligeant «les promoteurs de tout nouvel aérodrome à se plier à l’esprit de la règlementation à venir, soit de procéder à une consultation publique sur le projet envisagé», a écrit Mme Gauthier.

Rappel des faits

Passionné d’aviation, Philip Lane a entrepris de faire aménager une piste de 2000 pieds de longueur (609 mètres) en pierres de remblai sur sa terre agricole du chemin de la Petite côte. Il a aussi construit un bâtiment de quatre hangars afin d’accueillir son avion et ceux de trois autres personnes.

En entrevue au Reflet cet automne, il a raconté qu’il vise ainsi à gagner du temps et à réduire ses coûts d’opération, puisqu’il fréquentait avant l’aéroport de Saint-Hubert.

M. Lane a affirmé vouloir utiliser la piste à des fins personnelles avec les trois autres pilotes. Quant au bruit, il a démontré que la piste est aménagée dans un secteur entouré de terres agricoles, à plus d’un kilomètre et demi de toute route.

Même s’il a l’accord de deux voisins proches, son projet ne fait pas l’unanimité. La municipalité et l’Union des producteurs agricoles ont montré des réticences, mais ne pouvaient pas le stopper.

Après la parution de l’article, un lecteur a communiqué avec la rédaction du Journal pour déplorer la construction de la piste qui leur a «pourri la vie pendant trois ans», a affirmé l’homme sans se nommer. L’aménagement du sol par un bulldozer, la première année, et le va-et-vient des camions pour étendre la pierre, les deux subséquentes, l’ont irrité.