Saint-Constant : des résidents veulent garder le côté unifamilial de leur quartier

Des résidents de la zone H-306 à Saint-Constant souhaitent préserver le caractère résidentiel unifamilial, et ce, en demandant d’y limiter la hauteur maximale des constructions d’immeubles à deux étages. 

«Avec les règlements de zonage de la Ville qui permettent la construction de bâtiments de plus deux étages, cela pourrait nuire à l’harmonie visuelle et à la qualité de vie des résidents», indiquent-ils dans une pétition regroupant une soixantaine de signataires du secteur. 

Cette zone regroupe les propriétés des rues Bélanger et Lanctôt au sud de la rue Lachapelle et est ceinturée par la rivière Saint-Pierre. 

Dans la pétition, les résidents indiquent comprendre «la nécessité» pour la Ville de respecter les orientations du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), mais ils sont d’avis que la «faible» superficie représentée par le quartier «n’aura qu’un impact très faible sur la densité en termes de logement à l’hectare».

«Nous sommes persuadés qu’en aucun temps notre demande n’affectera la capacité de la Ville à respecter ses cibles de densité résidentielle», ajoutent-ils. 

Un citoyen de la zone, qui souhaitait rester anonyme, a remarqué que des immeubles de plus en plus hauts sont bâtis dans une partie du quartier, un élément qui aurait amené à lancer la pétition. 

«Je comprends la pénurie de logements, a indiqué ce dernier. La Ville pourrait opter pour le bigénérationnel pour doubler la densité et ça ne dénaturerait pas notre quartier. On a eu des rencontres avec la Ville et elle est actuellement très coopérative.»

Révision et validation

La Ville de Saint-Constant mentionne que le zonage en vigueur est en cours de révision par le conseil ; elle ajoute que des projets exclusivement résidentiels sont dans les cartons pour cette zone. 

Comme la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont Saint-Constant fait partie, impose des seuils de densification, la Ville doit valider certains éléments avec elle et la MRC de Roussillon, et ce, avant d’aller plus loin concernant la zone H-306, informe Stéphane Huard, directeur des communications de la Ville. 

Questionnée sur la «faible» superficie représentée par le quartier, Saint-Constant répond que peu importe le nombre d’hectares impliqués, le ratio de 40 log/ha doit être atteint sur les espaces à développer et à redévelopper.

«Nos impératifs de densité à atteindre se calculent en ratio de logements et non en nombre absolu de logements, précise M. Huard. À titre d’exemple, 40 logements sur un hectare représentent une densité plus élevée que 60 logements sur deux hectares.»

«Oui, il faut densifier davantage dans les aires TOD, mais parfois, cela est impossible, ajoute-t-il. Dans le cas de Saint-Constant, nos aires TOD sont déjà construites et comptent un parc immobilier relativement récent, ce qui complique la gestion de la densification.» 

À l’époque de la mise en place du PMAD, la Ville avait convenu avec la MRC de moduler la densification dans des secteurs où le cadre bâti est plus ancien et où les espaces sont propices au redéveloppement.

Saint-Constant rappelle également l’enjeu de la crise du logement.