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Un résident dénonce la fumée de la cimenterie Lafarge

le mardi 29 mai 2018
Modifié à 12 h 51 min le 29 mai 2018
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Stéphane Tremblay, un résident de La Prairie, a communiqué avec Le Reflet pour dénoncer le panache de fumée «brune» émanant des cheminées de la cimenterie Lafarge à Saint-Constant. Alors qu’il se rend à son travail chaque matin à bord de sa voiture, il est confronté au même spectacle, affirme-t-il. «Mon but n'est pas de nuire à Lafarge, mais bien d'essayer de leur faire comprendre qu'ici, on respecte l'environnement», a-t-il écrit à la rédaction. Sur sa page Facebook, il a publié une photo et une vidéo des émanations. «Une traînée comme ça chaque matin, ça laisse des traces incroyables», poursuit-il.   Surveillance continue Selon les informations du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), des inspections sont réalisées au minimum une fois par année dans le cadre du programme d’inspections systématiques. «L’entreprise possède et utilise des équipements de surveillance en continu pour ses émissions. Ces suivis sont transmis au ministère sur une base mensuelle pour vérification. Elle effectue également des échantillonnages annuels de ses cheminées et les résultats nous sont également transmis», explique Daniel Messier, conseiller en communications au MDDELCC. «Ces informations sont envoyées aux ordinateurs de la salle de contrôle et nous permettent de suivre constamment la performance de nos équipements», explique de son côté Karine Cousineau, responsable des communications chez Lafarge Canada à Toronto. Elle ajoute que des alarmes sont programmées pour intervenir rapidement afin de corriger la situation si les émissions excèdent les limites telles que réglementées par le MDDELCC.   Plaintes Depuis le début du mois de mai, le MDDELCC a reçu des plaintes concernant des émanations de fumées provenant de l’usine. Des vérifications sont actuellement en cours à ce sujet, a indiqué Daniel Messier, qui ne peut dévoiler l’identité du plaignant. Depuis 2015, cinq plaintes ont été reçues au ministère. Toutefois, aucune ne s’est avérée fondée. M. Messier indique que l’entreprise a effectué des réparations de ses équipements en 2016 et qu’elle a également modifié ses paramètres de production et d'opération de ses fours afin de réduire les émissions. Stéphane Tremblay, a confirmé qu’il avait déposé une plainte au MDDELCC.   Approche ouverte Karine Cousineau souligne que Lafarge a «une approche très ouverte avec les communautés qui les entourent». «Nous avons un comité de liaison qui se rencontre plusieurs fois par année», dit-elle. Elle souligne que tout citoyen qui a des questions en matière d’environnement peut communiquer avec Karla Ekdom-Delorme, coordonnatrice à l'environnement à l'usine au 450 632-7750 (karla.ekdom-delorme@lafargeholcim.com).   Qu’est-ce qui brûle dans les fours ? D’après le ministère de l’Environnement, la fumée provient majoritairement des fours où est fabriqué le clinker, un mélange de calcaire et d’aluminosilicates. Diverses matières sont autorisées comme combustible pour alimenter les fours telles que: charbon, coke, pneus usés, huiles usées, bardeaux d’asphalte, résidus de construction et de démolition. «L‘utilisation de ces combustibles est prévue dans les autorisations que possède l’entreprise, ayant démontré lors de demande de certificat d’autorisation qu’elle était en mesure de les utiliser en respectant les normes d’émissions», déclare Daniel Messier, du MDDELCC.   À LIRE SUR LE MÊME SUJET : 

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