Régie intermunicipale de police Roussillon : les vols de voiture font bondir la criminalité
L’année 2022 a été occupée pour la Régie intermunicipale de police Roussillon, alors que la criminalité a fait un bond de 9,5% sur son territoire. La reprise des activités après la pandémie influence ce chiffre, selon le directeur du corps policier Michel Guillemette, mais ce sont les vols de voitures qui ont le plus d’impact.
Nouvelles ressources, davantage de proximité avec les citoyens et l’engagement de ses agents sont néanmoins des aspects positifs sur lesquels la Régie s’appuie pour faire face aux enjeux avec lesquels elle compose.
Parmi ceux-ci, les crimes contre la propriété chiffrés à 1 345 – incluant les voitures volées, représentant 39% de ceux-ci. On compte 3 436 crimes au total, et 273 de plus qu’en 2021 contre la propriété (+25,47%).
«C’est un phénomène provincial qui dépasse les limites du Québec et qu’on pourrait facilement associer au crime organisé, puisque ce sont des groupes qui sont très structurés. Ce qui nous frappe présentement, ce sont des véhicules qui sont volés, non pas pour les pièces, mais pour être exportés dans d’autres pays», détaille M. Guillemette.
Cette tendance se maintient, déplore le directeur. Il expose que du 1er janvier au 31 mai cette année, 137 automobiles ont été volées, alors que ce chiffre était de 65 l’an dernier. Au total, 223 ont été dérobées en 2022, comparativement à 95 en 2021.
L’arrivée de la technologie et son évolution constante sont positives pour le consommateur, mais sont mises à profit par les criminels.
«Les signaux émis par les puces sont carrément volés en étant captés, puis les voleurs arrivent à les reproduire pour déverrouiller les voitures», explique M. Guillemette.
Le corps policier a mis en place plusieurs campagnes de prévention, a rencontré les citoyens et a diffusé des listes de véhicules les plus ciblés, notamment.
«Les gens nous entendent. J’ai discuté avec un citoyen dont la voiture est ciblée et il avait acheté une barre antivol en l’apprenant, puis il avait un étui pour bloquer le signal de ses clés», souligne le directeur de la Régie.
Il fait savoir que les organisations policières collaborent afin de contrer ce fléau, entre autres avec la Sûreté du Québec qui a une équipe dédiée aux vols de véhicules.
Crimes contre la personne
En termes de crimes contre la personne, en hausse de 7,82%, M. Guillemette avance que «l’augmentation est surtout liée à la violence conjugale, aux agressions sexuelles et aux voies de fait».
En 2022, 1 103 événements de ce genre ont été répertoriés, soit 80 de plus qu’en 2021 (+7,82%).
«On en demande beaucoup aux agents. On leur demande d’être policiers, travailleurs sociaux, médecins, bref hommes et femmes à tout faire.»
-Michel Guillemette, directeur de la Régie intermunicipale de police Roussillon
Questionné quant aux crimes impliquant les armes à feu qui font rage dans la région de Montréal, «ça va toujours demeurer une préoccupation». M. Guillemette soutient qu’il n’y a pas de frontières lorsqu’il s’agit de violence.
«Il faut rester vigilant. Nous avons une équipe multidisciplinaire qui travaille le crime organisé, la vente de stupéfiants et d’autres substances. Nous avons fait des perquisitions, dont neuf armes à feu qui ne sont plus dans les mains de criminels», dit-il.
Le mot d’ordre reste la prudence, spécialement lorsque des événements impliquant des policiers surviennent au Québec, tel le décès de la sergente Maureen Breau de la SQ, en avril.
«Ils doivent être alertes et ne pas tomber dans la routine quand ils interviennent. C’est certain qu’un décès, ça frappe la communauté policière, il se fait une prise de conscience supplémentaire, mais on veut éviter ça, évidemment», dit-il en ajoutant qu’il ne remarque pas une augmentation marquée de la violence en général.
Accidents
Le nombre d’accidents sur la route est en baisse avec 875 répertoriés, alors qu’on en comptait 1 149 l’année précédente. Même tendance du côté des constats d’infraction, qui sont passés de 31 310 à 28 339 de 2021 à 2022.
«Les actions de prévention, de répression – même si les gens n’aiment pas ça – et les opérations routières ont un impact. Il faut être prudent et maintenir nos actions alors que les accidents mortels sont en hausse ailleurs au Québec, selon un bilan de la SQ», fait remarquer le directeur de la Régie.
Ressources
Sur 20 615 appels reçus par le corps policier, 711 étaient liés à la santé mentale en 2022, une préoccupation pour celui qui développe un partenariat avec le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO).
«On a maintenant deux intervenants sociaux dans nos bureaux et nous sommes en mode formation pour diminuer le nombre d’appels. On compte 3 608 interventions policières en santé mentale dans les cinq dernières années. En 2022, c’était environ deux par jour en moyenne», détaille M. Guillemette.
La Régie a également lancé l’escouade ONYX qui patrouille dans les espaces publics.
«En 2022, les plaintes de bruits et de la paix troublée ont vraiment diminué. Le rôle du groupe est aussi positif en termes de proximité avec les citoyens», se réjouit M. Guillemette.
Le recrutement de personnel pour combler tous les postes, la limitation des policiers qui souhaitent conserver le droit d’interpeller aléatoirement les conducteurs, la bureaucratie et l’évolution de la technologie font partie des enjeux sur lesquels travaille la Régie présentement.