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Distribution des Publisac : des villes demandent un moratoire à Postes Canada 

le vendredi 18 novembre 2022
Modifié à 14 h 28 min le 18 novembre 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le Publisac est distribué sur le territoire. (Photo: Le Reflet − Archives)

Les élus de Brossard et la MRC de Roussillon ont appuyé la demande de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) adressée à Postes Canada de respecter les compétences des municipalités quant à la distribution d’articles publicitaires non sollicités. 

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À la séance du conseil municipal du 15 novembre, Brossard a soutenu la CMM, qui réclame la création d’un comité qui aurait pour mandat de «trouver des solutions aux enjeux liés à la gestion des matières résiduelles qui respecte le principe reconnu de hiérarchie des 3RV-E, tout en tenant compte des préoccupations d’accès à l’information locale des citoyens».

La CMM demande à la ministre des Services publics et Approvisionnement Helena Jaczek d’imposer un moratoire à Postes Canada sur tout projet de distribution d’articles publicitaires d’ici à ce que le comité émette des recommandations. 

Le 26 octobre, la MRC de Roussillon, qui comprend notamment Candiac, Delson, La Prairie, Saint-Constant, Sainte-Catherine, Saint-Mathieu et Saint-Philippe, a aussi adopté une résolution similaire. 

À Brossard, la conseillère municipale Sophie Allard a évoqué les préoccupations environnementales, de la Ville et des citoyens, entourant la distribution des Publisac.

«Mais dans un contexte économique comme on est en ce moment, les gens ont besoin d’avoir accès à leurs circulaires, notre journal local aussi est distribué», a-t-elle aussi nuancé.

La commission de l’environnement de la Ville travaille d’ailleurs sur cette question.

Une loi fédérale

De son côté, le président du conseil d’administration d’Hebdos Québec Benoît Chartier a affirmé mal comprendre pourquoi la CMM «embarque dans le dossier» avec une telle résolution.

«Quand Mme Plante [la mairesse de Montréal] a décidé de revoir la réglementation municipale, elle n’a pas étudié l’ensemble de l’industrie autour du porte-à-porte», a-t-il signifié.

Il rappelle que la distribution porte-à-porte est régie par une loi fédérale. «Mme Plante s’est mis dans la tête qu’elle changera la loi coast to coast. Postes Canada ne changera pas ses règles.  Elle va continuer de distribuer des circulaires et si Transcontinental veut le faire par le biais de Postes Canada, c’est entièrement son droit.»

M. Chartier juge que ce genre de règlement municipal cause préjudice aux éditeurs de journaux. «On nous met encore des bâtons dans les roues», s’est-il désolé.

Selon lui, Postes Canada serait le meilleur moyen de distribution des journaux locaux, si ce n’était du coût deux fois plus élevé que celui de Publisac. «Avec Publisac, on profite d’une distribution à bas prix», a-t-il reconnu.
Reconnaissant qu’un recours forcé à Postes Canada, en raison de l’adoption de règlements municipaux par exemple, pourrait poser un enjeu pour les éditeurs de journaux, Benoît Chartier ne croit pas que cela signerait la fin de la presse locale.

Il fonde espoir sur les gouvernements fédéral et provincial, «qui ont promis qu’ils fourniraient une aide pour payer la différence de coût de distribution» advenant un tel scénario.

Distribution des Publisac à Montréal
Cette demande de la CMM concerne la distribution du Publisac, qui a récemment fait grand bruit à Montréal. Rappelons que dès mai 2023, la réglementation municipale y limitera la distribution aux résidents qui en font la demande. Des entreprises se sont alors tournées vers Postes Canada, qui assure la distribution des Publisac dans le cadre d’un projet pilote dans un arrondissement. La mairesse Valérie Plante a demandé à Postes Canada et au fédéral que soit respectée la réglementation municipale.