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Des médecins formés à Longueuil grâce au site délocalisé de l’UdeS

le lundi 13 mars 2023
Modifié à 11 h 20 min le 10 mars 2023
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La salle de simulation clinique haute-fidélité. (Photo: Le Reflet – Denis Germain)

Le nouveau site délocalisé de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de l’Université de Sherbrooke (UdeS) en Montérégie accueillera dès le 6 mars 25 étudiants de premier cycle en médecine. Le pavillon Jean-Marc-Lepage face à l’Hôpital Charles-Le Moyne (HCLM) offrira un environnement moderne aux futurs médecins.

En plus des traditionnelles salles de cours, qui accueilleront de petits groupes, les locaux sont dotés d’une salle procédurale, d’une salle de simulation clinique haute-fidélité et de la salle «ECOS» servant aux examens cliniques objectifs structurés; des installations vouées à une orientation très pratique de l’enseignement de la médecine (voir la visite guidée en photos et vidéos). 

Ainsi, l’implantation du programme de médecine prédoctoral de l’UdeS en Montérégie, annoncé en 2021, est maintenant bien concrète, alors que les locaux ont été inaugurés le 23 février. Ce lieu s’ajoute aux deux autres sites de formation délocalisés de l’UdeS, à Saguenay et Moncton. 

Plus d’admissions

La formation délocalisée est une avenue afin d’augmenter le nombre d’admissions en médecine, en réponse à la demande gouvernementale en ce sens. 

Le recteur de l’UdeS Pierre Cossette a rappelé qu’il y a cinq ans, les exigences gouvernementales commandaient plutôt de freiner les admissions dans ces programmes. Le contexte a changé depuis. 

Ainsi, le site pourrait accueillir jusqu’à 37 étudiants, advenant que la demande soit toujours forte au cours des prochaines années. 

«Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et pour répondre aux exigences démographiques de notre région, je crois que cette inauguration constitue vraiment une solution concrète, qui arrive au bon moment», a signifié Suzanne Roy, ministre de la Famille et responsable de la Montérégie.

Suzanne Roy, ministre de la Famille et responsable de la Montérégie. (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

La députée de Laporte Isabelle Poulet a insisté sur les «retombées majeures dans toute la région» de ce nouveau site.

Attendu et rêvé

Pierre Cossette a identifié ce site d’enseignement comme «l’aboutissement d’une trentaine d’années de développement» entre l’Université et le CISSS de la Montérégie-Centre, tous deux partenaires du projet avec le gouvernement du Québec.

Selon lui, ce bâtiment du boul. Taschereau était «the spot» pour accueillir une telle faculté délocalisée.

Pierre Cossette (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

«Quand on fait de l’enseignement ici, c’est un formidable moteur d’attraction et de rétention, mais aussi de qualité. Les enseignants et le Centre de recherche [Charles-Le Moyne] ajoutent cette qualité», a-t-il avancé.  

D’ordinaire le volet le «plus compliqué» d’une délocalisation, le recrutement du corps professoral n’a pas été un enjeu cette fois, assure Dominique Dorion, doyen de la FMSS, notamment en raison du grand bassin de professeurs installés en Montérégie, provenant entre autres de l’HCLM.

Les équipes de Saint-Jean-sur-le-Richelieu et Saint-Hyacinthe seront aussi appelées à contribuer, alors que de nombreux professeurs doivent être mobilisés pour assurer cette approche de pédagogie active.

«C’est une histoire de région, au bénéfice de la population de la région»,  a signifié Richard Deschamps, président-directeur général du CISSS de la Montérégie-Centre.

«Quand je suis arrivé dans les années 2000, on parlait d’une cité universitaire, d’un campus… on a brassé toutes ces idées. Nous y sommes, c’est un rêve éveillé.»

-Richard Deschamps, président-directeur général du CISSS de la Montérégie-Centre

Un don précieux

En 2019, le CISSS de la Montérégie-Centre a notamment contribué à hauteur de 5 M$ pour l’achat du bâtiment, dont la transaction – privée – s’élève à «quelques dizaines de millions de dollars».

Le coût des nouvelles installations se chiffrent entre 6 et 7 M$, ce qui inclut le don de 2 M$ qu’ont fait Louise Gaudet-Arcand et Denis S. Arcand à la Fondation de l’Hôpital-Charles-LeMoyne en 2021. Cette donation a permis d’aménager une salle de simulation haute-fidélité.

«Un immeuble c’est bien, mais quand il y a du matériel moderne pour opérer, c’est mieux. Vous faites vraiment la différence», a adressé Pierre Cossette aux donateurs présents à l’inauguration.  

Richard Deschamps a d’ailleurs rapporté le souhait de M. Arcand de voir quelqu’un offrir un don encore plus généreux que celui que lui et sa femme ont fait. «J’ai trouvé ça vraiment intéressant», a dit en riant le PDG du CISSS de la Montérégie-Centre.