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On lui donnait un an à vivre : «Les petits miracles existent»

Il y a 4 heures
Modifié à 8 h 53 min le 05 février 2025
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Myriam Dubuc a reçu une grande vague d’amour lorsque ses proches ont appris qu’elle avait le cancer. (Photo : Le Reflet – Denis Germain)

En 2022, les médecins donnaient moins de 1% de chance de survie à Myriam Dubuc-Boivin, atteinte d’un cancer du sein triple négatif avec métastases. Avec une année à vivre d’après le diagnostic, elle aurait pu sombrer dans le désespoir. Mais la Sainte-Catherinoise s’est battue et a participé à un traitement spécial, en plus de recevoir un soutien incroyable de son entourage, pour finalement guérir deux ans plus tard.

La vie de la mère de 33 ans a changé lorsqu’elle a appris que le cancer dont elle souffrait avait créé des métastases à sa clavicule et son cou. Les médecins craignaient que la maladie fasse son chemin jusqu’au cerveau.

«Quand j’ai appris que j’avais un an à vivre, mon monde s’est effondré, raconte-t-elle. J’avais seulement 31 ans, j’avais un enfant, je me disais que je ne pouvais pas mourir de cette manière.»

Myriam Dubuc a été admise dans un protocole de recherche pour un traitement qui était à l’étude au Centre universitaire de santé McGill (CUSUM). Ce traitement consiste en une combinaison de deux médicaments, le Dato-DXd et le durvalumab.

«La fonction du Dato-DXd, conçu pour cibler la protéine TROP2 pouvant se manifester à la surface des cellules cancéreuses, est d’y acheminer un agent très puissant qui détériore ou détruit la cellule cancéreuse, explique le CUSUM sur son site Web. Le durvalumab, pour sa part, est un traitement d’immunothérapie qui agit avec le système immunitaire pour repérer et éliminer les cellules cancéreuses. Ces deux médicaments sont administrés par infusion intraveineuse.»

Pendant 142 rendez-vous, la résidente de Sainte-Catherine a ainsi subi 39 traitements de chimiothérapie, 39 traitements d’immunothérapies, 12 biopsies, cinq résonances magnétiques, une biopsie sanguine, et plusieurs autres traitements.

«Dans la première année, j’étais malade 11 jours sur 21 pendant les sept premiers mois, expose la survivante. Ça m’affectait mentalement d’être toujours malade et d’avoir des symptômes. Même si tu te dis que tu dois rester positif, les jours sont longs.»

Myriam Dubuc a toujours été une personne active et s'entraîne au gym Le Vestiaire Rive-Sud 132. (Photo : Le Reflet - Denis Germain)

Rapidement entourée

Myriam Dubuc ne croit pas qu’elle aurait pu passer au travers de ces épreuves sans le soutien de ses proches. Elle a été grandement appuyée par la communauté du gym Le Vestiaire Rive-Sud 132 à Sainte-Catherine où elle s’entraînait régulièrement. Elle l’a fait légèrement pendant ses traitements lorsqu’elle avait l’énergie nécessaire.

«J’ai eu des vagues d’amour et ça ne s’est jamais essoufflé, se réjouit-elle. C’était le plus gros coup de pelle dans la face que j’ai eue de ma vie. Mon entourage a joué pour beaucoup et m’a aidée à garder espoir.»

La Sainte-Catherinoise a annoncé à ses proches en novembre 2024 qu’elle n’avait plus de trace de cancer dans son ADN après avoir fait un test provenant des États-Unis.

«Il fallait que je l’annonce d’une manière particulière, car j’ai un soutien particulier, insiste-t-elle. De pouvoir revisionner la vidéo, ça fait vraiment du bien.»

Celle qui travaille au Centre de services scolaires des Grandes-Seigneuries n’est pas à l’abri d’une récidive, mais compte profiter pleinement de la vie.

«Je veux vivre, je suis toute jeune et je veux profiter de ce que j’ai, lance-t-elle. Ce sont deux années qui ne reviendront jamais.»

Comment a-t-elle pu garder la tête haute à travers ces épreuves?

«J’avais moins de 1% de chance de survie, mais ce n’est pas zéro, estime-t-elle. C’est sûr que si tu te morfonds et que tu te dis que tu n’y arriveras pas, ça va être difficile. Si tu restes positif, les résultats vont venir. Je le voyais dans mes traitements.»

Est-ce qu’elle voit la vie différemment?

«Oui et non, avoue-t-elle. Je suis encore la petite Myriam ‘’soleil’’, mais maintenant je m’en fais moins avec des futilités.»

Myriam Dubuc a reçu une grande vague d’amour lorsque ses proches ont appris qu’elle avait le cancer. (Photo : Le Reflet – Denis Germain)