Meurtre de Luc Lafontaine : Nicolas Côté recevra sa sentence fin novembre
Les plaidoiries dans le dossier de Nicolas Côté, coupable du meurtre non prémédité de Luc Lafontaine en octobre 2022, se sont terminées le 25 octobre. Pendant plus de trois jours, les deux parties ont livré leurs arguments à la juge Lyne Décarie qui rendra sa décision le 29 novembre.
En plaidant coupable de meurtre, l’accusé a écopé automatiquement d’une peine de prison à perpétuité. Il reste à débattre du moment où l’homme de 20 ans pourra faire une demande de remise en liberté conditionnelle. La Couronne travaille pour que le meurtrier reste au minimum 20 ans derrière les barreaux, alors que la défense souhaite 10 ans.
Les deux parties ont fait valoir leurs arguments devant la juge en énumérant les facteurs atténuants et aggravants du dossier.
La Couronne, représentée par Me Suzanne Hébert et Me Julie Sidara-Charron, estime que Nicolas Côté a fait preuve de manipulation en faisant croire pendant trois semaines à Luc Lafontaine qu’il désirait des rapports sexuels alors que son but était tout autre. Elle croit également qu’il n’a pas fait preuve de jugement en impliquant Zoé Boutin dans son crime pour le dissimuler.
«Il a tenté de se sauver de ses responsabilités en démembrant son corps et en voulant le jeter dans la rivière», a expliqué Me Hébert.
Selon la Couronne, il faut considérer le fait que Nicolas Côté ait pris le temps d’aller chercher un couteau pour poignarder Luc Lafontaine à 25 reprises, alors qu’il lui avait déjà asséné des coups de marteau à la tête.
«Le démembrement et la désarticulation post mortem peuvent également faire partie des facteurs considérés», a-t-elle poursuivi.
L’avocate note également plusieurs contradictions entre les témoignages de l’accusé lors de son arrestation et son interrogatoire devant le Tribunal.
«Il est très sérieux quand il témoigne, mais parfois il tergiverse et donne des réponses pour en revenir à une autre et se contredire, a soulevé Me Hébert à la juge Décarie. Même si vous reteniez sa version de vouloir venger [son ami], le message qu’il faut envoyer à la société serait qu’on ne peut pas se faire justice soi-même.»
L’expert psychiatre Dr Hudon estime que le risque de récidive est «bien présent».
«Il est probable qu’il y ait un autre passage à l’acte si des mesures ne sont pas mises en place, a-t-il dit en interrogatoire. On n’est pas à l’abri de s’en faire passer une.»
Motivé à cheminer
Quant à Nicolas Côté, représenté par Me Rémi Cournoyer-Quintal et Me Mélanie Grégoire, il est motivé à cheminer selon ses avocats.
Lors des plaidoiries, la défense a fait valoir que les agressions que l’ami de l’accusé aurait subies ont eu un degré d’influence lorsqu’il s’est confié à lui. Rappelons que ce dernier ne peut pas être identifié en raison d’une ordonnance de la cour.
«Il était affecté par les souffrances [de son ami] et épuisé par les comportements de Luc, a expliqué Me Cournoyer-Quintal. L’intention initiale de Nicolas Côté en prenant contact avec lui était de le niaiser et le narguer, conforme à ce qui est écrit dans l’exposé conjoint des faits.»
Il estime que le meurtrier «pensait naïvement que ça allait bien se passer et qu’il n’avait pas de plans qui étaient établis» et rappelle qu’il n’avait que 19 ans au moment des faits.
«Il n’y a pas d’élément de préparation, a poursuivi son avocat. Le fait de penser qu’on pense régler un problème comme ça démontre son immaturité.»
Me Cournoyer-Quintal pense également que les éléments de surprises et les réactions impulsives notées dans l’exposé conjoint des faits diminuent le degré de responsabilité de l’accusé.
Parmi les autres facteurs atténuants, il note le plaidoyer de culpabilité enregistré par Nicolas Côté, ses remords exprimés à la famille de Luc Lafontaine, ses regrets d’avoir impliqué Zoé Boutin, ainsi que le fait qu’il était un étudiant et un actif pour la société avant de passer à l’acte et qu’il a un profil favorable à la réhabilitation.