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Menace de Trump sur les tarifs : promouvoir davantage les produits canadiens et québécois

Il y a 4 heures
Modifié à
Par Tristan Ouimet, Initiative de journalisme local

touimet@gravitemedia.com

Les étiquettes qui indiquent les produits québécois, à la succursale de Delson du marché d’alimentation Pasquier. (Photo : Le Reflet – Tristan Ouimet)

Alors que le Canada a récemment obtenu un sursis d’au moins un mois à l’égard des menaces tarifaires de Trump, des commerces locaux veulent mettre en évidence leurs produits qui ont nécessité un travail canadien ou québécois.

C’est le cas de la succursale de Delson du marché d’alimentation Pasquier, ainsi que de succursales des IGA Marchés Lambert et de la marque Jean Coutu. 

Annie Paquette, directrice générale de Pasquier, informe que deux types d’étiquettes sont placés en tablettes, soit les rouges pour identifier les produits canadiens et les bleues pour ceux qui sont québécois. 

La succursale de Delson du marché d’alimentation Pasquier. (Photo : Le Reflet – Tristan Ouimet)

«On a reçu plusieurs courriels ou messages privés de notre clientèle demandant si nous allions indiquer les produits québécois et canadiens, explique Mme Paquette. Avec les étiquettes, on fait la promotion de ceux-ci, mais aussi de l’éducation.»

«À titre d’exemple, bannir le ketchup Heinz. Oui, la maison mère est une compagnie américaine, mais le produit est fait dans notre pays, ajoute-t-elle. Ce sont autant des produits qui ont été cultivés, récoltés, fabriqués, préparés, au Canada ou au Québec, ou encore qui sont composés d’ingrédients d’ailleurs dans le monde, mais qui ont été transformés en balises ici, qui sont identifiés par les étiquettes.» 

Les étiquettes qui indiquent les produits canadiens, à la succursale de Delson du marché d’alimentation Pasquier. (Photo : Le Reflet – Tristan Ouimet)

De plus, il y aura également des éditions de circulaire, dont celle du 13 février pour la Saint-Valentin, qui mettront davantage de l’avant des produits canadiens et québécois.  

Pasquier ne retira pas de produits américains et laissera le choix au consommateur. «Nos produits ménagers et les céréales sont américains et peu sont québécois ou canadiens», spécifie Annie Paquette. 

Mme Paquette pense que c’est encore difficile de déterminer l’impact des potentiels tarifs pour l’entreprise Pasquier. 

Chez les succursales Jean Coutu 

Catherine Latendresse, cheffe des communications de METRO (Le Groupe Jean Coutu est une filiale à part entière de METRO), indique au Reflet, par courriel, que dans les semaines à venir et étant donné les circonstances, Jean Coutu travaillera «à optimiser la visibilité des produits d’ici pour faciliter davantage leur repérage en magasin, en ligne et sur nos différents outils promotionnels, pour la clientèle qui souhaite les prioriser». 

Mme Latendresse ajoute toutefois que depuis des années, Jean Coutu, qui possède des succursales dans la région, met «un point d’honneur» à identifier et promouvoir les produits du Québec dans leurs réseaux de pharmacies, notamment en s’appuyant sur le programme de certification Les Produits du Québec.

«Cela fait partie de notre engagement à soutenir les fournisseurs locaux, à faciliter l’accès à leurs produits, tout en offrant à la clientèle les produits de qualité qu’ils recherchent», mentionne-t-elle.

L’achat local, une priorité depuis longtemps

Les IGA Marchés Lambert, dont trois sont respectivement à Candiac, Delson et La Prairie, ont quant à eux informé sur les réseaux sociaux qu’ils soutiennent les entreprises canadiennes et «hyperlocales», depuis déjà 150 ans. 

«En tant que propriétaire indépendant, cette mission est au cœur de notre ADN, indiquent-ils. Grâce à des collaborations étroites avec des fournisseurs de proximité, nous offrons une large gamme de produits canadiens et hyperlocaux à travers nos magasins.»

«Que ce soit avec nos affiches Espace Québec, Les fromages du Québec, Bœuf Québec ou nos produits saisonniers comme les récoltes du Québec, nous sommes fiers de vous proposer des produits qui soutiennent nos communautés locales», ajoutent-ils.

Les IGA Marchés Lambert se disent «pleinement conscients» des enjeux actuels avec les menaces de tarifs et travaillent «activement» à trouver des solutions concrètes pour leurs magasins. 

Comment réagit la MRC de Roussillon ?

Christian Ouellette, préfet de la MRC de Roussillon et maire de Delson. (Photo : gracieuseté –  archives)

Le 5 février, les maires et mairesses de Roussillon se sont réunis «d’urgence en réaction à l’incertitude économique grandissante», explique la MRC, dans un communiqué. 

«Bien que le moratoire tarifaire annoncé par le président américain offre un répit temporaire, il est crucial de prendre des mesures proactives pour diversifier notre économie, la rendre plus résiliente face aux pressions extérieures en renforçant les liens qui unissent les acteurs et actrices de notre économie locale», renchérit-elle. 

C’est pourquoi un plan de soutien de l’économie régionale sera déployé dans les prochaines semaines, dans le but de soutenir les entreprises locales, accélérer le développement de nouveaux secteurs d’activité et stimuler l’économie locale de manière durable, peu importe si les tarifs rentrent en vigueur ou non. 

«En collaboration avec nos partenaires, nous effectuons une veille auprès des entreprises de la région et documentons leurs besoins pour mesurer l’impact des tarifs douaniers et mettre en place des solutions porteuses et efficaces», fait savoir Christian Ouellette, préfet de la MRC de Roussillon et maire de Delson. 

«Nous comptons miser sur de nouveaux créneaux économiques structurants et sous-exploités, mais aussi sur la mise en valeur de notre riche potentiel agroalimentaire pour dynamiser l’économie régionale», ajoute-t-il. 

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