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L'opossum de Virginie s'installe en Montérégie

le lundi 27 juillet 2020
Modifié à 11 h 49 min le 20 juillet 2020

Le réchauffement climatique ayant un impact sur notre faune, il ne faut plus s'étonner de faire des rencontres inhabituelles. Soyez tout de même prudent si, au hasard d'une promenade nocturne, vous croisez un opossum, une espèce qui s'aventure de plus en plus au nord de la frontière américaine. Originaire de l’Amérique du Sud, on rapporte la présence de ce rare marsupial d'Occident depuis une dizaine d’années en Montérégie. Cette saison encore, quelques spécimens semblent poursuivre leur lente progression vers le nord. «Je le compare souvent à un raton laveur, explique la technicienne de la faune Lucie Veilleux. C’est un animal qui va être assez discret et qui va sortir surtout la nuit.» Parmi les raisons de s’approcher des maisons habitées, la présence de poubelles, de compost, de mangeoires d’oiseaux ou de nourriture pour chat pourrait pousser l’animal généralement poltron à faire preuve d’un peu d’audace. «Ce sont des bêtes qui s'adaptent à la vie agricole, mais aussi à la vie urbaine, ajoute celle qui œuvre pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.  Comme n’importe quel animal sauvage, il est préférable de ne pas les approcher. Comme nous, chaque individu a sa personnalité. Si certains sont plus farouches, d’autres sont plus téméraires. Et comme les ratons laveurs qui ont l'habitude de trouver trop facilement leur nourriture sur les balcons, ils peuvent développer de l’agressivité pour défendre leur source d’alimentation.» Si l’espèce est d’ordinaire inoffensive, il ne faut pas oublier que de faire le mort fait partie de sa stratégie de survie en cas de menace. N'approchez donc pas d’un animal inerte si vous voulez éviter les morsures. À l’instar d’autres espèces comme le lynx roux, le carcajou, le dindon sauvage, le cougar, le renard gris et le coyote, l’opossum est un animal à déclaration obligatoire. C’est-à-dire que, si l’animal est mort ou blessé, vous devez signaler sa position aux autorités. C’est également le cas pour le cerf de Virginie, dont la présence est particulièrement dense en Montérégie. C’est d’ailleurs afin de contrôler la population que le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs émet des permis spéciaux à chaque année. Ceux-ci permettent la récolte de cerfs sans bois, ce qui comprend donc les biches et les faons. «Le changement climatique a un impact important sur plusieurs animaux, ajoute Lucie Veilleux. Le cerf va plus au nord, où il va rencontrer l’orignal. Il peut alors y avoir transmission de maladie. Des généralistes comme l’opossum risquent de mieux s’adapter que d’autres espèces qui sont plus fragiles. Certaines bêtes ont besoin d’un habitat particulier à un moment précis de leur vie. Avec le réchauffement, ils risquent de ne plus trouver les mêmes conditions.» Texte de Steve Martin - Initiative de journalisme local - La Relève