Logement dans le Roussillon: une «crise généralisée»

Stéphane Moreau du Comité logement Rive-Sud. (Photo : Le Soleil – Marie-Josée Bétournay)
Le Comité logement Rive-Sud, le Front d’action populaire en réaménagement urbain et le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec s’entendent : le logement vit une «crise généralisée» dans la région du Roussillon.
Dans le milieu des immeubles locatifs, le taux de disponibilité se situait à 0,1 % sur le territoire en 2022, peut-on lire sur le site Observatoire Grand Montréal. À cela s’ajoute le manque d’abordabilité, souligne Stéphane Moreau, organisateur communautaire au sein du Comité logement Rive-Sud à Châteauguay. En 2024, les municipalités ont haussé le taux de taxation des immeubles locatifs; hausse «refilée directement aux locataires», déplore M. Moreau.
«Pour un immeuble de six logements et plus, on parlait de plus de 10 % d’augmentation des taxes municipales. Dans certaines villes, c’était plus et d’autres moins», explique-t-il.
Cette année, les locataires sont une fois de plus touchés; le Tribunal administratif du logement ayant octroyé aux propriétaires le droit d’élever les loyers de 5,9 % par mois.
Le taux de disponibilité se situait à 0,1 % sur le territoire en 2022. (Photo : Le Soleil – archives)
Concrètement, le coût d’un bail ressemble à quoi?
Le Comité logement Rive-Sud a effectué des recherches afin de connaître le coût d’un bail. L’équipe a parcouru diverses plateformes numériques et épluché les offres. Elle s’est attardée au prix d’un loyer dans le Roussillon, mais également à la disponibilité des appartements.
«On parle principalement de disponibilités dans des développements résidentiels récents c’est-à-dire de moins de 8 ans [construction après 2018] et les prix les moins dispendieux tournent autour de 1200 $ pour un 3 1/2 et de 1500 $ pour un 4 ½, selon les secteurs», confie Stéphane Moreau.
Son conseil? Conserver son logement afin d’éviter le «jeu de la chaise musicale» qui fait «peu d’élus». «C’est possible que l’on veuille s’assoir et qu’il n’y ait plus de chaises. Il y a plus de participants que de chaises disponibles», image-t-il.
Un regroupement, le Comité mesures d’urgence logement, met en place un filet de sécurité à l’intention de locataires susceptibles de se retrouver sans toit le 1er juillet.
«Le fait de ne rien trouver n’est pas associé à la pauvreté, spécifie M. Moreau. La classe moyenne n’a pas les moyens de se payer des 5 1/2 à des prix complètement fous.»
Un sous-comité cas complexes soutient les personnes vulnérables dans la crise du logement. À sa création, le Comité logement Rive-Sud subvenait aux besoins d’une clientèle défavorisée, exprime M. Moreau. Les services de l’organisme se sont élargis à toute la population en 2018.
Un budget loin de «régler la crise»
Le budget provincial, présenté le 25 mars, est loin de «régler la crise». Le gouvernement de François Legault n’a pas présenté d’investissement dans le développement de logements sociaux, informe Stéphane Moreau.
«Le budget prévoit 302,6 M$ sur 5 ans pour ‟soutenir l’accès au logement”. Il s’agit de sommes destinées à la rénovation des HLM et à diverses mesures comme le Programme d’adaptation de domicile, des suppléments au loyer et les mesures d’urgence autour du 1er juillet», énumère-t-il.
Le Comité logement Rive-Sud demande aux municipalités de créer une politique d’inclusion de logements sociaux destinée aux nouveaux développements.