Local des organismes communautaires : où s’arrête le rôle des municipalités?

Plusieurs organismes communautaires bénéficient de l’entraide du milieu municipal pour se loger ou obtenir des services. Mais où s’arrête le rôle des municipalités?

Plongés au cœur de la crise du logement, des organismes de Châteauguay acceptent l’augmentation de loyer de leur propriétaire. En 2022, d’autres organismes ont été contraints de déménager; le bâtiment municipal qu’ils occupaient a été réaménagé pour y accueillir la cour municipale. Un immeuble en moins pour les organismes, Châteauguay dédie d’autres bâtiments à l'hébergement d'organismes.  

La situation est-elle similaire partout? L’offre de chaque municipalité tient à l’intérieur d’une politique de reconnaissance et de soutien aux organismes dans plusieurs cas, informe la Corporation de développement communautaire (CDC) Roussillon. À la reconnaissance s’ajoutent les services, dont l’accès à des locaux, mais également des frais de location de salles moindres et la promotion de leurs activités.

Qui fait quoi? Saint-Constant abrite des organismes aux pavillons des aînés et de la biodiversité. Le centre municipal est dédié au prêt des bureaux administratifs, de la salle de conférence et d’espace de rangement. La location de salles, gratuite ou aux tarifs d’organismes, est également possible. Le soutien de la Ville «est toujours conditionnel à la disponibilité des ressources, au moment de la demande de l’organisme», indique Stéphane Huard, directeur communications, technologies de l’information et service aux citoyens à Saint-Constant.

La Ville de Delson offre aussi ses locaux de la montée des Bouleaux et du 102, rue Principale aux organismes. Le centre communautaire Conrad-Monette leur sert également.

À Sainte-Catherine, la Ville héberge un seul organisme au 5185, boulevard Saint-Laurent.

Candiac accueille des organismes dans le bâtiment du 125, chemin Haendel et au Centre Frank-Vocino. La Maison Hélène-Sentenne, au parc André-J.-Côté, présente des expositions d’une fondation voyant à la promotion des arts et de la culture.

La Prairie ouvre les portes du centre multifonctionnel Guy-Dupré ainsi que des bâtiments situés au 565, rue Notre-Dame et au 200, avenue Balmoral aux organismes. Ils y disposent d’un bureau et peuvent tenir leurs activités au même endroit, explique Dominique Beaumont, directrice du service des communications à La Prairie. Le bâtiment municipal du 550, boulevard Taschereau sert d’entreposage pour un organisme également.

Le Reflet n’a pas obtenu de retour des villes de Saint-Mathieu et Saint-Philippe.

Abriter, mais aussi consulter les organismes

Pour l’agente de mobilisation à la CDC Roussillon, Virginie Bernier, le soutien municipal devrait passer par une consultation des organismes, leur participation au dialogue et leur apport aux recommandations. «Je crois que les relations entre le milieu communautaire et le milieu municipal sont appelées à se transformer, précise-t-elle. Les municipalités, à titre de gouvernement de proximité, sont de plus en plus confrontées aux enjeux sociaux tels que le logement, l'itinérance, la mobilité, les changements climatiques, le vivre-ensemble, les saines habitudes de vie.» Le développement d’une collaboration s’avère essentiel, selon elle.

Virginie Bernier encourage le regroupement d’organismes et de services à la population sous un même toit. Ce concept dynamise une ville. «Ce genre de pôle est pertinent. Il devient un lieu rassembleur, un repère pour les citoyen.nes et un laboratoire de projets, d'activités et d'initiatives», dit-elle. L’union d’organismes au même endroit constitue «un soutien financier important» par le partage d’équipement et les frais reliés, comme les services d’impression et de téléphonie.