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Ligne La Prairie – New York d’Hydro-Québec : une trentaine d’agriculteurs affectés

le lundi 23 janvier 2023
Modifié à 10 h 15 min le 23 janvier 2023
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Le poste Hertel à La Prairie sera agrandi. (Photo: Gracieuseté - BAPE)

Environ 30 entreprises du milieu agricole seront touchées temporairement par les travaux de construction de la nouvelle ligne d’Hydro-Québec qui reliera La Prairie à New York et deux subiront des impacts permanents, selon l’estimation de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie.

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Sur le tracé souterrain de 57,7 km au Québec, un tronçon de 2,4 km passera dans les terres à La Prairie et Saint-Philippe, notamment. Ce scénario est celui qui affecte le moins les agriculteurs, convient l’UPA Montérégie, qui a néanmoins demandé la tenue d’une consultation au Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) pour dissiper tout doute. Celle-ci s’est déroulée le 13 décembre.

Stéphane Bisaillon, 2e vice-président de l’organisation, y a pris part. Il a notamment soulevé des préoccupations à propos de l’impact des tensions parasitaires sur les animaux d’élevage situés à proximité, du dégagement de chaleur de la ligne dans le sol et de la durée de vie des installations. La construction d’une ligne souterraine à courant continu étant un concept nouveau dans la région, il est normal que les agriculteurs s’interrogent, note-t-il.

«Sur certains points, nous avons été sécurisés. Dans l’ensemble, j’ai apprécié les réponses qui nous ont été données», affirme M. Bisaillon, producteur de Saint-Jacques-le-Mineur dont les impacts seront «minimes» sur ses terres.

Notamment sur l’utilisation de matelas de bois pour éviter que l’équipement touche directement le sol et ainsi réduire la compaction superficielle, explique-t-il. Puis, sur l’empiétement d’une voie complète de la montée Saint-Jacques par Hydro-Québec pendant la construction de la ligne.

«On les a sensibilisés sur la dimension de notre machinerie agricole moderne, comme les moissonneuses-batteuses, par exemple, qui sont plus larges qu’un véhicule normal», détaille-t-il.

Mais parmi tous les enjeux exprimés, le suivi agronomique est la priorité, croit l’UPA Montérégie.

«Il faut évaluer en profondeur l’impact de la présence de cette ligne souterraine sur la production agricole, et ce, durant 7 à 10 ans», estime M. Bisaillon.

Cohabiter

Celui-ci souligne la proactivité d’Hydro-Québec dans le dossier et estime que la société d’État a été sensibilisée à la réalité des agriculteurs.

«Il faudra cohabiter de toute manière, fait-il remarquer. Donc, aussi bien ébaucher des solutions ensemble.»

En tant que représentant des intérêts des agriculteurs touchés, M. Bisaillon affirme parler au nom de la classe agricole lorsqu’il dit reconnaître les concessions effectuées par Hydro-Québec pour les accommoder.

«Ce sont les échos des témoignages d’agriculteurs à qui j’ai parlé», fait-il savoir.

«Je ne dis pas qu’au moment des travaux, ils ne seront pas contents, enchaîne-t-il, mais on travaille en amont pour que ce soit le moins grave possible. Si on est proactif, on pourra cohabiter.»

Suite

Le BAPE déposera son rapport au ministre de l’Environnement, Benoît Charrette, le 13 mars. À la lumière des conclusions émises dans le document, ce dernier statuera sur le déploiement du projet. Le rapport sera rendu public au plus tard 15 jours après son dépôt au ministère, précise le BAPE.

«Hydro-Québec a vraiment essayé de trouver le tracé le moins problématique pour nous et nous l’apprécions.» -Stéphane Bisaillon, UPA Montérégie