Évacuation des Habitations Rive Sainte-Catherine
Le dossier entourant l’évacuation d’un bâtiment des Habitations Rive Sainte-Catherine évolue. Les locataires commencent à voir la lumière au bout du tunnel, mais ils déplorent que le tunnel soit long.
«À notre âge, on ne pensait jamais vivre une chose comme ça», a laissé savoir l’un des quelques 30 locataires qui a demandé l’anonymat.
Après quelques jours au Manoir d’Youville à Châteauguay, dans une chambre sans salle de bain privé, sa femme et lui sont hébergés chez leur fille.
Pendant 20 jours, ils ont vécu une certaine forme d’incertitude.
Le 30 octobre cependant, ils ont appris que la Société d’habitation du Québec (SHQ) allait assumer les coûts d’un éventuel déménagement.
Une démarche évaluée à une journée puisque le déménagement sera fait dans un sentiment d’urgence. Aucun locataire n’avait prévu quitter son domicile en 2025.
Depuis trois semaines, ils ont pu y retourner une fois pour récupérer des effets personnels.
«On y a eu accès pendant 10 minutes et avec les pompiers, résume le locataire. On était timé comme des prisonniers. J’avais une liste de choses à amener, mais comme j’ai manqué de temps, j’en ai oubliées.»
Le couple a dû faire l’achat de nouveaux vêtements dans l’intervalle. Des effets personnels également. Il conserve les factures, espérant pouvoir se faire rembourser pour ces dépenses non prévues.
Les logements se font rares
Le couple a obtenu une lettre d’admissibilité à une subvention pour payer une partie du logement.
Leur bail mensuel pour un 4 ½ sur la rue Jogues s’élevait entre 900 $ et 1000 $. Une rareté sur le marché quand on écoute le locataire.
«J’en ai visité 5 ou 6 à date, mais en bas de 1600$ ou 1700$ par mois, ça n’existe pas.»
Il en avait déniché un à Candiac. Le logement répondait à tous les critères du couple et était disponible pour le 1er décembre. Mais Candiac ne fait pas partie de l’Office d’habitation du Bassin de Chambly et Roussillon. Si bien que le supplément au loyer n’est pas admissible dans cette Ville.
L’homme ne perd cependant pas espoir et constate qu’il y a «plus d’actions» dans les derniers jours pour soutenir les locataires évacués le 10 octobre.
Même son de cloche d’un autre résident du 85, Jogues. Lui aussi cherche un logement dans le secteur pour rester près de sa famille.
«Ce ne sont pas des HLM [habitation à loyer modique], fait-il remarquer. C’est donc plus cher, même avec la subvention. Ça fait chier. En plus de perdre mes avantages.»
En ce moment, des membres de sa famille l’hébergent. Mais ce n’est pas la maison.
«Après trois semaines, j’aimerais ça être chez nous», fait-il entendre.
Dans une éventuelle cession de bail avec le 85, Jogues, il aimerait inclure une clause qui lui permettrait d’y réintégrer son appartement après des travaux pour corriger l’affaissement. Mais sur ce point, il n’affiche pas les mêmes espoirs.
