Actualités
Les défis économiques du nouveau gouvernement
le mercredi 31 octobre 2018
Modifié à 10 h 09 min le 31 octobre 2018
Le nouveau gouvernement du Québec aura du pain sur la planche afin de maintenir la vitalité économique actuelle. La grande priorité économique demeure la disponibilité et le développement de la main-d’œuvre.
Les pistes sont variées, mais l’éducation, la formation, l’immigration et l’intégration joueront un rôle clef dans cette équation. C’est sur les bancs d’école qu’est en train de se former aujourd’hui la main-d’œuvre de demain: un système d’éducation de grande qualité et capable de s’ajuster aux besoins des employeurs est la clef de voûte pour permettre une prospérité durable au Québec.
Parallèlement, il faut faciliter l’intégration des nouveaux arrivants au marché du travail et à notre société, et des bassins de travailleurs demeurent sous-utilisés.
Au Québec, le fardeau réglementaire et législatif notamment en matière de normes du travail est lourd et représente une entrave majeure à la compétitivité de nos entreprises face à leurs concurrents canadiens ou étrangers. Or, la nouvelle Loi sur les normes du travail nécessitera une amélioration marquée au cours des prochains mois afin de tenir compte davantage des réalités des employeurs.
Pour des finances publiques résistantes
Au niveau des finances publiques, la prospérité va dépendre aussi du maintien d’un équilibre budgétaire adéquat pour l’avenir et d’une provision en cas de cycle baissier qui permette de garder une certaine capacité d’investissement de l’État sans augmenter le fardeau fiscal des entreprises et des particuliers. Il importe que l’environnement fiscal demeure compétitif, ce qui devrait se traduire, entre autres, par une réduction des cotisations sur la masse salariale pour nos entreprises.
La modernisation de l’appareil étatique doit permettre au gouvernement d’accroitre son agilité tout en conférant la vigueur nécessaire aux institutions publiques. Il doit se concentrer particulièrement sur des mesures d’amélioration de la productivité de la fonction publique et encourager des investissements ciblés, prévisibles et suffisants en infrastructures de transport. Il doit également continuer de reconnaître l’autonomie et le dynamisme économique des municipalités tout en garantissant des initiatives adaptées aux besoins des municipalités.
Le Québec et les potentiels de l’économie verte
De plus, la nécessaire transition vers une économie plus verte passe par des stratégies d’investissement judicieuses dans la conversion énergétique ou la création de nouvelles filières industrielles à valeur ajoutée, ainsi que des projets structurants en mobilité durable au bénéfice des personnes et des marchandises. Pour ce faire, il est nécessaire d’adopter une approche stratégique qui maximise à la fois les retombées et la rentabilité des investissements publics et privés.
Enfin, la compétitivité et la prospérité de notre économie sont tributaires de la capacité des entreprises à innover et à diversifier leurs marchés extérieurs. Le gouvernement devra traduire en soutiens concrets sa volonté de leur permettre de croitre dans un environnement concurrentiel en constant changement, en promouvant des mesures favorables à l’entrepreneuriat, à l’innovation et à l’accompagnement.
Yves-Thomas Dorval,
Président-directeur généra du Conseil du patronat du Québec