Le repos du guerrier
(Photo Pixabay)
Utilisez-vous parfois cette expression? Savez-vous d’où elle vient?
Sinon, vous allez tomber en bas de votre chaise.
De nos jours, l’expression veut dire qu’une personne qui travaille d’arrache-pied cesse momentanément ses activités professionnelles pour s’offrir du bon temps. Qu’elle prend quelques jours d’arrêt ou des vacances.
Quand j’entendais parler du repos du guerrier, j’avais toujours l’image de quelqu’un qui se laisse choir sur le dos sur son lit, au terme d’une journée ou de semaines exténuantes.
Comme ce sera prochainement mon cas, je trouvais que l’expression était bien choisie ici. Je vais en effet prendre quelques jours de vacances, déposer les armes, en l’occurrence mon clavier d’ordinateur, et fermer mon calepin de notes.
Mais son origine a refroidi mes ardeurs à l’utiliser désormais. Particulièrement après avoir écrit un billet sur les droits des femmes à l’occasion du 8 mars.
Tenez-vous bien, surtout mesdames.
Sur le web, on trouve de multiples variations de l’expression. Mais elles reviennent toutes au même. Ni plus ni moins au temps de l’époque d’Ovila dans Les filles de Caleb, soit la fin du 19e siècle.
L’expression fait explicitement (j’ai mis le gras ici pour insister sur le mot) référence aux relations sexuelles qu’avaient les hommes de retour à la maison après une absence prolongée.
Parce que je ne pourrais faire justice à la définition en vous la résumant dans mes mots, voici celle du site internet notretemps.com:
«Autrefois, l’homme partait à la guerre et sa femme l’attendait sagement au foyer, s’occupant du ménage et des enfants. À son retour, après une longue période d’absence, l’homme s’attendait donc à voir sa femme, séduisante, prête à des assauts sauvages.» Des assauts sauvages, rien de moins
L’origine de l’expression nous ramène donc à l’époque où la femme était considérée comme un être inférieur, au service de son époux.
Ceci avait amené le philosophe Nietzsche à faire dire à son personnage Zarathoustra dans un livre: «L'homme doit être élevé pour la guerre et la femme pour le délassement du guerrier: tout le reste est folie.»
Vous vous doutez bien que je désapprouve. Surtout avec ce qui se passe dans le monde. Et que je vous sais tout à en penser tout autant. Ça me rassure grandement. Je vais trouver le sommeil pendant mes vacances.