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Le grand chef Cody Diabo et sa vision pour Kahnawake

le dimanche 25 août 2024
Modifié à 14 h 39 min le 22 août 2024
Par Tristan Ouimet

touimet@gravitemedia.com

La vision du grand chef Cody Diabo concernant Kahnawake est claire : reprendre du territoire qui appartenait à la communauté mohawk. Il se dit cependant ouvert à parler avec n’importe qui, que ce soient les gouvernements fédéral et provincial ou les municipalités, pour négocier, arriver avec des solutions et faire comprendre les enjeux de Kahnawake, et ce, sur divers dossiers. 

«Depuis plusieurs centaines d’années, on a toujours donné, mais maintenant, on a besoin et on doit mettre un pied au sol, s’exprime-t-il. Les communications sont la clé pour permettre à la population générale de comprendre pourquoi on fait les choses différemment. Avec le fédéral et le provincial, on doit aller de l’avant ensemble et ne pas interférer avec les affaires de l’autre.»

Le grand chef Cody Diabo et sa vision pour Kahnawake. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet) 

M. Diabo a répondu aux questions de Gravité Média à propos de quelques actuels enjeux de Kahnawake et de ses priorités.

Q: Hormis de reprendre du territoire, quelles sont vos autres priorités?
R: «Il y a toujours des priorités et on va essayer d’en faire le plus possible en trois ans. Mais c’est de rendre plus fort notre système législatif, notre système judiciaire, ce qu’on fait dans plusieurs secteurs. On doit continuer de l’avant.» 

Q: Comment sont vos relations avec les municipalités voisines?
R: «Bien je suis disposé à parler avec n’importe qui. Je ne sais pas ce que le futur nous réserve, mais on est des voisins, et par conséquent si les choses se détériorent davantage, on a besoin de se communiquer et de se comprendre. On a des canaux des communications. Donc, avec la MRC de Roussillon [Roussillon RS], on doit savoir quels sont leurs plans et leur faire comprendre pourquoi on est contre certaines choses.»   

Q: Avant votre carrière politique, vous avez été un Peacekeeper pendant 6 ans. Dans une entrevue avec Dwayne Zacharie en octobre, il a déclaré que les Peacekeepers ne recevaient pas beaucoup de financement du gouvernement fédéral, ce qui les empêche de mettre à niveau leurs équipements et ce qui fait qu’il devient difficile de recruter. Dans ce contexte, quelles initiatives le nouveau Conseil des Mohawks pourrait-il entreprendre pour les soutenir?
R: «Au bout du compte, les Peacekeepers gèrent énormément de cas de personnes qui traversent le territoire. Il y a deux infrastructures majeures et quelques autoroutes qui mènent vers notre territoire, vers le pont Mercier. On a environ 120 000 véhicules qui traversent le pont Mercier, chaque jour, et on a seulement une population d’environ 7000. Donc, comment ça se fait que les fonds des gouvernements fédéral et provincial ne sont pas proches d’être exacts de fonds accordés pour surveiller 120 000 individus? Le fédéral doit comprendre que les Peacekeepers ne sont pas juste là pour surveiller nos citoyens, [notre rôle,] c’est également de surveiller leurs citoyens. Quand ces derniers passent par notre territoire, il y a des infractions de vitesse et il peut y avoir des infractions criminelles. Donc, il doit y avoir plus de fonds parce que notre communauté n’a pas à donner de l’argent à notre service de police pour répondre aux besoins des citoyens du Québec et du Canada.»

Q: La vue de files de voitures sur la bretelle de la route 138 au pont Mercier à partir de la route 207 tous les matins est familière et désagréable pour de nombreux résidents de la communauté de Kahnawake. Le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec a installé des compteurs de circulation sur cette route, le 8 juillet. Avez-vous obtenu leurs résultats ?
R:«Je vais probablement vérifier en interne, mais avec ma compréhension, le Ministère effectue cette opération sur une longue période et ça fait seulement un mois. Donc, ça se peut qu’on n’ait pas les résultats, ou ceux-ci sont actuellement compilés. N’empêche que c’est un gros enjeu. C’est une route résidentielle et nous sommes en train de voir différentes manières pour améliorer la qualité de vie pour nos résidents. Il y a du trafic pour tout le monde. Le matin, quelques personnes, qui doivent faire un trajet d’environ 5 minutes, circulent plutôt pendant 30 à 45 minutes.»