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Le Front commun et la FIQ en grève à Châteauguay

le jeudi 23 novembre 2023
Modifié à 15 h 19 min le 23 novembre 2023
Par Tristan Ouimet

touimet@gravitemedia.com

Le nombre de membres du Front commun qui ont participé à la grève était entre 3000 et 4000, a mentionné Isabelle Girard, présidente syndicale SCFP-3280 pour le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries.(Photo : Le Soleil – Denis Germain)

Environ 4000 membres du Front commun et de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) ont manifesté devant l’Hôpital Anna-Laberge et l’école secondaire Louis-Philippe-Paré à Châteauguay, le 23 novembre, dans le cadre des actuels moyens de pression. 

Sur place, plusieurs personnes des milieux scolaires et de la santé ont exprimé leur mécontentement envers leurs conditions de travail, de même que le manque de ressources et de services. 

Les deux chaines humaines regroupant le Front commun et la FIQ. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Les grévistes ont débuté la matinée en créant deux chaines humaines, soit une de chaque côté des deux établissements situés sur le boulevard Brisebois.

Des grévistes lors de la marche. (Photo : Le Soleil – Denis Germain)

Les travailleurs des deux organisations syndicales ont ensuite procédé à une marche dans le secteur. 

Membres du Front commun

Richard Talbot, enseignant d’éducation physique à l’école secondaire Louis-Philippe-Paré. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Richard Talbot, enseignant d’éducation physique à l’école secondaire Louis-Philippe-Paré, aimerait avoir de meilleures conditions pour alléger la surcharge de travail qu’il subit présentement. 

 

 

«Au cours des années, la tâche des enseignants a grandi, a-t-il informé. On a des élèves en difficulté qui s’intègrent dans de grandes classes de la 3e à la 5e secondaire. On fait aussi du travail en dehors de l’enseignement.»

«On souhaiterait avoir moins d’élèves dans les classes», a-t-il ajouté. 

Idem pour Julie Bellefleur, Julie Arguin, Anie Jodoin Lacote, Any-Kim Martineau, enseignantes à l’école primaire Saint-Eugène de Beauharnois, qui souhaitent avoir un meilleur environnement de travail pour mieux aider leurs élèves en difficulté, mais aussi pour promouvoir la profession.  

«On aimerait avoir plus de services pour aider les enfants qui ont plus de difficulté, ont-elles fait savoir. On fait des plans d’interventions et des évaluations à l’élève. On a surtout besoin de personnel.»

«Avec les conditions de travail et le salaire actuels, ce n’est pas attirant pour avoir du personnel. On a une surcharge de tâches», ont-elles avoué.

Membres de la FIQ

Mathieu Schinck, infirmier à l’hôpital Anna-Laberge. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Pour Mathieu Schinck, infirmier à l’Hôpital Anna-Laberge, ses conditions de travail ne lui permettent pas de voir sa famille comme il le souhaite.

«Avec le [temps supplémentaire obligatoire], c’est difficile d’aller voir ma famille comme je le souhaite, a-t-il mentionné. Je suis épuisé. Mon salaire n’est pas une priorité, comparé à ça.»

Même situation pour Essebon Monique, mère et infirmière clinicienne au Centre de santé Desjardins, à Châteauguay, voisin de l’hôpital.

«Ce serait censé être la famille avant tout, s’est-elle exprimée. Avec le temps supplémentaire obligatoire, je peux travailler deux fins de semaine, sur trois. Avec mon travail, je peux voir mes enfants [seulement] la fin de semaine, puisqu’ils sont à l’école pendant la semaine.» 

Perception de la grève 

Quelques représentants de différents syndicats du Front commun présents ont mentionné que cette grève vise à envoyer un message d’«urgence» au gouvernement du Québec pour avoir de meilleures conditions de travail.

«On tient à avoir de meilleures conditions de travail, puisque tous nos intervenants s’en vont vers le privé parce qu’ils ne se sentent pas reconnus et qu’il nous manque du monde, a expliqué Tasmine Esmail, représentante nationale de la APTS. En plus [des mauvaises conditions], le gouvernement engage de la main-d’œuvre indépendante au lieu d’investir de l’argent au public.»

«On a une surcharge à cause de la pénurie de main-d’œuvre, a évoqué Isabelle Girard, présidente syndicale SCFP-3280 pour le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries. Aujourd’hui, on veut un rattrapage salarial et on veut des meilleures conditions.»