Déficit de 106 M$ : le CISSSMO entend innover pour avoir des finances en santé
Le Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) a bouclé son année financière avec un déficit de 106 M$. Un trou qui s’est creusé dans le budget, mais duquel les dirigeants ont bon espoir de sortir. Il ne s’agit pas que de la volonté du ministre de la Santé, Christian Dubé, mais de celle de l’équipe locale en place.
«Ce n’est pas juste pour satisfaire le ministre, c’est aussi notre désir, a laissé savoir Johanne Fleurant, présidente, directrice adjointe des programmes soutien, administration et performance. On nous demande de respecter le budget. Rien nous indique que nous n’aurons pas les revenus de l’an dernier. Maintenant, c’est à nous de voir comment on y arriver. C’est une gymnastique avec laquelle on est habitué.»
Les revenus pour l’exercice 2023-2024 ont affiché 1 246 461 637 $ contre des dépenses de 1 356 723 744 $. Deux cases ont demandé de plonger la main plus profondément dans la poche durant cette année. Le recours à la main-d‘œuvre indépendante (MOI) et le soutien à domicile.
Sur ce dernier point, 197 M$ ont été nécessaires. Or, Mme Fleurant rappelle que la région affiche un déséquilibre en termes de place en hébergement. L’ouverture progressive de la Maison des aînés à Châteauguay, puis celle éventuellement de Salaberry-de-Valleyfield, amènera 216 lits supplémentaires dans un horizon rapproché.
Ressources humaines
Pour ce qui est de la MOI, la mise en place de Santé Québec (voir plus bas) a amené le CISSSMO à diminuer grandement le recours aux agences. Déjà, pour l’année en cours, Luc Labelle, directeur financier, informe que 16 M$ ont ainsi été déduits des dépenses.
«Il faut savoir que, l’an dernier, notre taux horaire moyen se situait à 88,69 $/heure pour les employés d’agence et il y a eu des pointes dans l’année où ça a monté selon le type d’emploi, a-t-il ajouté. L’écart entre notre personnel et celui de la MOI se situait à 52 M$. Nous avons déjà réduit de façon substantielle notre recours aux agences et on s’oriente vers un arrêt au 31 mars.»
Mme Fleurant rappelle que, si la plupart des directions se sont affranchies des MOI, deux secteurs ont davantage de défis. Il s’agit de ceux ouvert de façon 24/7, soit en hospitalisation et en hébergement.
Elle assure que l’équipe de ressources humaines dispose de moyens innovants pour embaucher du nouveau personnel.
L’an dernier, 560 employés ont rejoint le CISSSMO. La PDG adjointe parle d’une qualité d’encadrement parmi les avantages pour joindre les rangs de l’organisation plutôt que d’offrir ses services via une agence.
Hôpital de Vaudreuil-Soulanges
Parmi les éléments à considérer qui auront un impact sur la balance, il y a l’ouverture prochaine, prévue en 2026, de l’Hôpital de Vaudreuil-Soulanges. «On a un déficit pour le moment à l’urgence, note Mme Fleurant. Parce qu’on a 32 lits au permis alors qu’il y a en moyenne 42 patients.»
M. Labelle mentionne qu’un budget sera accordé spécifiquement à cet hôpital. Un effet sur l’ensemble de l’organisation se fera sentir.
Autres stratégies
L’itinérance est un phénomène de société qui préoccupe de plus en plus. Mme Fleurant mentionne qu’il n’y aura pas de coupures, mais qu’aucune nouvelle enveloppe budgétaire n’a été accordée. Les services seront maintenus et elle a insisté sur des partenariats pour répondre aux besoins.
Bref, le défi est grand. «Le tout réside dans la bonne utilisation du personnel et des ressources financières, a résumé Johanne Fleurant. On essai de tout mettre en place sans diminuer l’offre de services.»