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Le bac brun souffle sa première bougie avec un bilan positif
le mercredi 04 novembre 2020
Modifié à 13 h 41 min le 29 mars 2021
Le bac brun a fait son entrée dans la vie des citoyens de la MRC de Roussillon il y a plus d’un an. En collectant 18 500 tonnes de matières organiques, le compost a permis de détourner de l’enfouissement 1 458 camions d’ordures, soit 31% des déchets. La MRC se réjouit de ce bilan qu’elle qualifie d’exceptionnel.
Les résultats sont supérieurs de 16% aux prévisions de la MRC, souligne cette dernière. Les 60 000 ménages qui ont accès au bac brun, prénommé Brutus, ont collecté en moyenne 308 kg de matières organiques. En comparaison, dans les MRC du Québec, les citoyens collectent entre 250 et 257 kg.
«Les citoyens ont très bien suivi le mouvement avec Brutus et nous voulons élargir ce succès aux autres collectes.» -Mélanie Cloutier, coordonnatrice aux communications à la MRCÀ moyen et à long terme, la MRC a bon espoir que les citoyens garderont leurs habitudes de compostage. Elle poursuit notamment ses efforts de communications en ce sens. De plus, indique Nicolas Chaput, directeur du Service de gestion des matières résiduelles, un projet pilote a été instauré en 2020 pour distribuer le bac brun aux bâtiments de plus de sept logements où il n’est pas remis présentement. Comme la participation est bonne, la MRC compte élargir la distribution. Les commerces qui en feraient la demande seront inclus également. M. Chaput ne cache pas qu’il y a eu des réticences prévisibles de certains. «De fil en aiguille, ils ont adhéré. On a pris le temps de bien expliquer et de répondre à leurs questions», dit-il. Dans la moyenne et même plus Selon Charles Séguin, expert en économie de l’environnement, notamment, à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), les résultats de la MRC en termes de compostage sont dans la moyenne. Certains éléments font tout de même qu’elle se démarque. Comme les données du ministère de l’Environnement ne sont pas à jour pour 2019, celui-ci s’est basé sur celles de 2018. Le détournement de la quantité des déchets est, en moyenne au Québec, de 35%, soit 4% de plus que dans la MRC, par exemple. «Normalement, ça prend du temps avant que les gens adoptent les pratiques de faire le tri de leurs déchets. Alors le taux est bon», dit-il, soulignant que de nommer le bac brun est original et a vraisemblablement contribué à attirer l’attention des citoyens. M. Séguin estime que pour la collecte, il est fréquent que celle des déchets passe d’une fois par semaine à une fois aux deux semaines lorsqu’il y a du compost. «C’est quelque chose qui se fait beaucoup, surtout dans les municipalités de la banlieue, où les gens ont plus d’espace pour les déchets qui ne sont pas organiques», explique-t-il. Il se dit toutefois impressionné d’apprendre que la MRC de Roussillon collecte les bacs bruns chaque semaine d'avril à novembre. «Dans la plupart des municipalités, les collectes de déchets et de matières organiques alternent et il n’y en a qu’une par semaine. Comme cela, ils gardent le même nombre de collectes constant pour maintenir les coûts», détaille M. Séguin. Où va le compost? Plusieurs résidents ont questionné le Journal durant cette première année de compostage afin de savoir où vont et que deviennent les matières organiques qu’ils mettent dans leur bac brun. Celles-ci, une fois collectées par les camions, sont dirigées vers deux sites de transformation à Lachute et à Bury, en Estrie. M. Chaput explique que le compost est principalement utilisé à des fins horticoles. Les Villes peuvent, par exemple, en bénéficier pour leurs aménagements paysagers. Le compost peut également servir aux agriculteurs. S’en procurer est gratuit. Les Municipalités doivent toutefois débourser pour le transport. M. Chaput n’est pas en mesure de détailler les coûts et la quantité. Il affirme que la pandémie a compliqué le processus cette année. «La majorité des Villes de la MRC ont commandé du compost», confirme-t-il, notamment à Saint-Mathieu, où des citoyens et agriculteurs avaient l’habitude du compostage et de la redistribution depuis plus de 10 ans. La MRC de Roussillon avait octroyé un contrat de 2,9 M$ pour la collecte, le transport et le traitement des matières organiques. «Les seuls coûts supplémentaires sont liés au fait que les citoyens ont utilisé plus de bacs bruns que ce que nous avions prévu. On paie à la tonne. Les citoyens ont généré moins de déchets, mais plus de matières organiques. L’un compense pour l’autre au niveau financier», précise M. Chaput. Rappelons que Brutus était distribué gratuitement par la MRC aux citoyens. Traitement local En 2018, les MRC de Roussillon et de Beauharnois-Salaberry ont fait les démarches pour avoir une usine de biométhanisation. Vu les coûts, le projet a avorté. «L’objectif est toujours de traiter à moyen et long terme les matières organiques sur le territoire des deux MRC. Celles-ci planchent sur un projet différent afin que cela puisse se faire à moindre coût», explique Mélanie Cloutier, coordonnatrice aux communications à la MRC de Roussillon, qui laisse savoir que plus de détails seront dévoilés éventuellement.