Lafarge veut réduire de 20 % ses émissions d’ici 2030

Afin de souligner la participation de l’industrie du ciment à ce projet, c’est à la cimenterie Lafarge de Saint-Constant que le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a lancé ce vendredi 26 août le Défi carboneutre du Canada.

Au lutrin, sous une tente installée près de l’une des carrières, le ministre Guilbeault a souligné à la blague que si on lui avait dit il y a 25 ans qu’il participerait à un événement dans une cimenterie concernant les émissions gaz à effet de serre (GES), il aurait pensé que c’est à titre de manifestant qu’il y aurait participé et non pas à titre de ministre.

Concrètement, le Défi carboneutre est une initiative volontaire menée par le gouvernement canadien qui encourage les entreprises à élaborer et à mettre en œuvre des plans de transition crédibles et efficaces afin d’atteindre la carboneutralité dans leurs installations et leurs activités d’ici 2050.

Objectif ambitieux

Adam Auer, président et chef de la direction de l’Association canadienne du ciment, a mentionné que son industrie vise à réduire de 40% ses émission de carbone d’ici 2030.

«L’industrie du ciment émet 1,5% des émissions de GES au Canada mais 7% dans le monde», a-t-il précisé.

La démarche de l’Association canadienne du ciment est importante quand on considère que le béton arrive au deuxième rang des matériaux de construction les plus utilisés sur la planète juste après l’eau.

«On le retrouve dans pratiquement toutes les catégories d’infrastructures: des ponts aux immeubles, en passant par les conduites d’eau, les barrages hydroélectriques, les hôpitaux, les écoles, les trottoirs et les métros», a ajouté M. Auer.

Le plan d’action de l’industrie du ciment et du béton devrait être publié cet automne.

Lafarge déjà au travail

Porte-parole de la cimenterie Lafarge, Gilles Autotte a indiqué que l’objectif de l’usine de Saint-Constant est de baisser ses émissions de GES de 20% d’ici 2030.

«Nous produisons 900 000 tonnes de béton par année. Les émissions de GES sont de 800 kg par tonne. D’ici 2030, elles auront baissé à 575 kg par tonne», assure-t-il.

Les moyens pour atteindre ces objectifs de réduction sont d’ordre technologique.

«Nous produisons de plus en plus de béton avec une faible empreinte carbone. Ainsi, la limite autorisée de calcaire dans le béton est passée de 5% à 15%. Le calcaire, c’est de la roche naturelle qu’on ajoute au béton», a souligné M. Autotte.

La décarbonation passe aussi par les carburants à faible empreinte carbone, les codes basés sur la performance, les normes, les politiques d’approvisionnement, l’efficacité des matériaux ainsi que le captage, l’utilisation et le stockage de carbone.

À ses côtés, le directeur de l’usine de Saint-Constant, Daniel Vadacchino, a ajouté que Lafarge entretient des partenariats avec plusieurs universités de Montréal afin d’être à l’affut des progrès technologiques.

«Le béton est là pour rester. Il faut juste trouver des moyens de production plus écologiques pour le fabriquer.»

-Daniel Vadacchino, directeur de la cimenterie Lafarge de Saint-Constant

Poids économique

L’industrie du ciment et du béton fournit environ 158 000 emplois directs et indirects dans tout le pays, et 76 milliards de dollars en retombées économiques directes, indirectes et induites dans l’économie canadienne. La cimenterie Lafarge de Saint-Constant emploie 115 travailleurs.

Le Défi carboneutre est une initiative volontaire menée par le gouvernement canadien qui encourage les entreprises à d’atteindre la carboneutralité dans leurs installations et leurs activités d’ici 2050. (Photo: Gravité - Denis Germain)

Pour participer

Pour participer au Défi carboneutre, les entreprises doivent faire preuve de transparence et publier leurs données et résultats, y compris un plan complet de réduction des émissions, deux cibles intermédiaires de réduction des émissions permettant d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 ou avant, et des mises à jour annuelles des progrès.