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La Vigile verte craint que l’élargissement de la route 104 abîme la nature

le mercredi 06 avril 2022
Modifié à 16 h 42 min le 07 avril 2022
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

La Vigile verte lance l’alarme pour minimiser les pertes de potentiel environnemental et agricole. (Photo: Le Reflet - Erick Rivest)

L’organisme de conservation environnementale la Vigile verte croit que l’élargissement de la route 104 à La Prairie entraînera un étalement urbain inévitable qui pourrait mettre en péril la faune et la flore de la région. C’est l’un des éléments qui ressort de son mémoire déposé lors de la consultation publique qui a pris fin le 24 mars et dont Le Reflet a obtenu copie.

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L’organisme suggère d’aménager des passages fauniques pour assurer «une connectivité des milieux naturels à la suite de la migration vers le nord des espèces en raison des changements climatiques» et pour «les tortues serpentines qui font déjà leur nid près de la route 104».

D’ailleurs, le groupe environnemental avance que les espèces exotiques envahissantes n’ont pas été considérées lors des derniers travaux effectués à la hauteur de la rivière Saint-Jacques. Gina Philie, directrice de l’organisme, donne en exemple l’absence, selon ses dires, de détection, de prévention, de suivi et de correction de la contamination de phragmite à l’époque.

«De manière générale, le phragmite est présent presque tout le long de la route 104, donc il est important de contrôler la propagation et ne pas créer de nouvelle colonie», précise-t-elle au Journal.

L’organisme voudrait également que le transport actif, soit une piste cyclable et un passage piétonnier pour la connectivité des sentiers pédestres, soit une nécessité. Actuellement, il existe des sentiers improvisés un peu tout partout empruntés par des VTT, des marcheurs et des motoneiges en hiver, selon Mme Philie.

De plus, le potentiel archéologique de la zone entière doit être mis de l'avant, estime l’organisme.

«Le tracé de la route ancestrale Montréal-Albany, le lieu de la 2e bataille de 1691 et le village de Kentake doivent être trouvés avant de faire des travaux dans ce secteur, fait savoir la Vigile verte dans son mémoire. C'est nécessaire pour la réconciliation avec les Autochtones sur l’enjeu des territoires non cédés.»

Préoccupations

Le regroupement écologique craint que des infrastructures d’égout et d’aqueduc soient construites en dessous de la route 104, ce qui paverait «la voie à un développement socio-économique inévitable d'envergure à long terme».

«Il y aura escalade des problèmes environnementaux, économiques et sociaux liés à l’étalement urbain orienté vers l’usage automobile. À long terme, plus les routes sont larges, plus les bouchons de circulation se forment.»

-La Vigile verte

L’organisme pense que la solution réside dans un changement d’habitudes de vie et de mobilité face à la menace des changements climatiques.

«Il ne faut plus empiéter sur les infrastructures vertes et bleues, mais les bonifier et offrir plus d’alternatives aux citoyens que le culte de l’automobile», ajoute la Vigile.

Puisque davantage de véhicules vont emprunter cette route lorsque les deux voies seront ajoutées, le groupe environnemental s’inquiète de l’augmentation du bruit.

«La pollution sonore est déjà remarquable quand on se promène en hiver en raison des autoroutes 30 et 10. Ce serait qu'empirer la situation d'avoir un autre axe routier d'importance dans le secteur», soutient-t-il.

D’ailleurs, ces déplacements amènent également plus de déchets en bordure de la route, dans les champs et près des trois ponts, ce qui augmente la pollution du sol et des cours d’eau, selon l’organisme.

La Vigile verte précise avoir émis ses recommandations dans l’éventualité qu’un parc régional voit le jour dans le secteur.

Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a fait savoir au Reflet qu'il a reçu 58 commentaires du public sur le projet et qu'ils seront disponibles pour consultation dans un rapport qui sera accessible sur le registre des évaluations environnementales.