La trampoliniste Sophiane Méthot plus en forme que jamais
Avec de nouveaux objectifs en tête et une tonne de motivation, la trampoliniste Sophiane Méthot confie qu’elle ne s’est jamais sentie aussi en forme et en santé. Elle vient de remporter l’or en équipe et est montée sur la troisième marche du podium individuellement aux Championnats panaméricains au Mexique, du 12 au 14 mai.
La Laprairienne de 24 ans s’est classée première lors des qualifications, tandis que sa comparse Sarah Milette a terminé au deuxième rang, ce qui a permis à l’équipe québécoise de décrocher l’or. En synchronisé, les deux trampolinistes sont arrivées troisièmes, ne leur permettant pas d’atteindre la finale.
«La compétition est forte à l’international. Pour moi, faire une finale c’est déjà une fierté, alors ce l’est encore plus de bien performer et de monter sur le podium. Au Mexique, par contre, j’ai fait une grosse erreur en routine qui m’a coûté cher, alors c’est une troisième place un petit peu plus amère», reconnaît-elle.
La trampoliniste estime néanmoins que le pointage obtenu est celui qu’elle méritait.
«L’or en équipe a quand même mis un petit baume sur mon cœur», admet-elle en ricanant.
Cette médaille individuelle s’ajoute aux deux autres de bronze qu’elle a remportées aux Championnats du monde en 2017, puis sur le circuit de la Coupe du monde au Portugal, en juin 2022.
Sur une lancée
«Depuis les deux dernières années, je suis vraiment sur une pente montante, se réjouit-elle. Il y a beaucoup d’amélioration en entraînement et de petits gains tous les jours qui font une grande différence.»
L’athlète détaille qu’elle parvient maintenant à atteindre une meilleure hauteur sur le trampoline. Il s’agit d’un élément qu’elle considérait comme une faiblesse et sur lequel elle s’est concentrée.
«J’arrive également à mieux gérer mon stress dans les compétitions, surtout les grosses. C’est entre autres grâce au fait que j’ai gagné en maturité et en expérience», confie-t-elle.
Sophiane Méthot a dû faire son deuil des Jeux olympiques en 2021, notamment en raison d’une série de blessures.
«C’est sûr que c’était plate. En même temps, j’ai grandi de ça et j’en ressors avec un corps plus en santé et plus fort qu’avant. Rien n’arrive pour rien», constate l’athlète.
Juillet marquera le début du processus pour les Jeux olympiques de 2024. Sophiane Méthot est cependant «dans un nouveau cycle» depuis les derniers à Tokyo.
Cinq Coupes et un Championnat du monde feront donc partie des compétitions faisant office de sélections olympiques.
«Ça va être un été et un automne assez intense. Je me sens prête et les Championnats panaméricains m’ont permis de me remettre dans le bain, de me situer techniquement à savoir où je suis rendue. C’était mieux de faire des erreurs là que plus tard», croit-elle.
Santé mentale
Les derniers Jeux olympiques ont été marqués par la gymnaste américaine Simone Biles qui s’est retirée afin de prendre soin de sa santé mentale. Pour Sophiane Méthot, qui a fait subit une fracture causée par le stress en 2019, il s’agit d’un événement inspirant.
«J’ai fait face au blocage mental dans ma carrière. En voyant de grands athlètes s’avouer vulnérables à ce point-là sous l’œil du public, on se sent moins seuls et on réalise que ça arrive même aux meilleurs», partage-t-elle.
La trampoliniste ajoute qu’elle trouve important de pouvoir parler de santé mentale dans le sport sans que ce soit tabou. À ses yeux, il faut le faire pour trouver des solutions, puisque les athlètes sont bien entourés pour être soutenus s’ils tendent la main.
Elle-même n’hésite jamais à se confier à son entraîneure Karina Kosko, «tellement ouverte et toujours là pour moi quand quelque chose me tracasse. Parfois c’est l’orgueil qui nous en empêche parce qu’on ne comprend pas ce qui nous arrive, mais il faut s’ouvrir pour s’en sortir».